Pour marquer le quarantième jour du décès de l’artiste-peintre, dessinateur et calligraphe, Rachid Bouhadjar (1960-2023), des membres de sa famille, ses amis et ses proches, ont été invités, jeudi 17 août 2023 à la Maison de la Culture de Biskra, à une séance de recueillement et à un hommage posthume, dédiée à un homme qui a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire des siens et des artistes de la ville, a-t-on relevé. Celui que l’on appelait « Baki », était un cadre des services du trésor public, où il était connu pour ses compétences, sa rigueur au travail et son honnêteté, jamais prises en défaut. “C’était un être exquis et un père affectueux”, a confié sa fille. En parallèle à ses fonctions professionnelles, il était aussi un talentueux autodidacte dans le domaine de la peinture artistique. Il a laissé un impressionnant legs d’œuvres, représentant des paysages des Ziban, des portraits et quelques tableaux abstraits que très peu de personnes ont pu admirer, a-t-on appris. Cet artiste a mis sa vie au service des beaux-arts et des arts picturaux, sans jamais demander de contrepartie financière ou d’avantages et privilèges particuliers. Il a fondé la première Société des artistes-peintres de Biskra, laquelle avait son siège au Jardin Landon. Modeste, laconique et taciturne, il activait bénévolement et dans une totale discrétion, pour soutenir les artistes, organiser des expositions artistiques et aider les créateurs en herbe. Issus des écoles et des instituts des beaux-arts, ils trouvaient chez lui une oreille attentive, des conseils et des recommandations pour percer dans le domaine artistique, ont témoigné ses proches et ses amis. Mohamed Merabti, Said Khalifi, Salah Harzali, Lakhdar Rahmouni, Mohamed Slimani, Abdelhamid Zekiri et Abderahmane Rezig ont porté aux nues le défunt, en rappelant aux présents les valeurs humaines de cet homme et l’ampleur de son talent « lequel, pour différentes raisons, est méconnu du grand public », ont-ils déploré à l’unisson. « En organisant cette rencontre consacrée à feu Rachid Bouhadjar, nous avons voulu réparer une injustice et rappeler les qualités de cet homme, victime d’oubli et d’ostracisme, malgré son indubitable apport à la représentation et la promotion des beautés humaines et géographiques de notre région. Nous nous élevons contre la culture de l’oubli et de l’escamotage des personnalités et des artistes se propageant dans notre société. Nous avons des dizaines de gens que l’on devrait considérer et honorer avant leur départ vers un monde meilleur. Il ne faut plus que cet horrible adage populaire qui dit qu’un tel défunt avait envie d’une datte de son vivant et qu’une fois mort, on lui a offert tout un régime, soit de mise.», a lancé H’mida khider, initiateur de cet hommage posthume, qui s’est déroulé dans une ambiance de recueillement et de profonde affliction des présents, a-t-on noté. Par ailleurs, une exposition des œuvres de Rachid Bouhadjar sera organisée à Biskra au mois d’octobre prochain, pour montrer aux esthètes et artistes le niveau atteint par cet artiste dans la maîtrise de son art, a promis la directrice de la Maison de la Culture de Biskra.
Hafedh Moussaoui
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