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Adhésion aux BRICS : Les atouts de l’Algérie

Coup d’envoi aujourd’hui à Johannesburg du 15ème sommet des BRICS. L’Algérie qui postule à un statut de membre à part entière de ce groupe y est représentée par son ministre des Finances, un choix concerté assurément. Laâziz Faid participera au forum « BRICS Outreach plus », dont les travaux sont prévus jeudi, et aura l’opportunité d’échanger au plus haut niveau sur les moyens à mettre en œuvre afin de permettre aux pays en voie de développement de contribuer à la naissance d’un nouvel ordre mondial. Il plaidera assurément en faveur de la demande d’intégration au bloc déposée par l’Algérie. La question qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres est de savoir si l’Algérie a des chances d’y parvenir. Et les réponses sont partagées entre ceux, qui pensent que les conditions d’administration actuelles des richesses du pays ne sont pas en faveur de l’Algérie, et ceux qui estiment que les critères d’admission aux BRICS pourraient inclure des paramètres politiques et géostratégiques. En plus de ses potentialités matérielles confirmées, l’Algérie comptera sur d’autres atouts pour assurer le rôle d’acteur décisif dans la réduction de la prédominance occidentale. Au sein du forum, qui réunira en plus des dirigeants des cinq pays du groupe des BRICS, des chefs d’Etat et de gouvernement de 67 pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Caraïbes, ainsi que des responsables d’organisations internationales et régionales, l’Algérie pèsera de tout son poids en tant que force médiatrice pour pousser vers une réforme de la gouvernance mondiale. Dans le plus style d’un pays non-aligné, son positionnement par rapport aux questions internationales fait d’elle une force de propositions écoutée de l’ensemble des pays antagonistes. En quête d’une relance économique tous azimuts, l’Algérie, qui est appelée avec ou sans les BRICS à réformer son système financier et son mode de gestion économique, dans le but de réduire sa dépendance à la rente des hydrocarbures, offre déjà des perspectives intéressantes. Mais la garantie d’admission aux BRICS n’est pas assurée pour autant. D’autres pays présentant les mêmes caractéristiques que l’Algérie se sont également portés candidats. Pour transformer un système traditionnel  de gouvernance mondiale devenu « dysfonctionnel », « déficient » et « inopérant », comme l’a souligné vendredi à la presse l’ambassadeur de Chine en Afrique du sud, autant les pays membres des BRICS que les pays occidentaux ne vont pas faire l’économie d’une contribution algérienne. Pour que l’élargissement de ce bloc n’échappe pas à l’Algérie, il faudrait aussi qu’elle mette en valeur sa politique de développement sociale. Sur ce plan, elle parait avantagée par rapport aux pays africains. Il n’y a pas que le PIB qui compte. La distribution des richesses du pays est un aspect dont on parle peu, mais qui pourrait forcer le sort en faveur des pays où les disparités sociales ne sont pas arrivées à un point de déséquilibre total. L’Algérie, qui a déjà le soutien de la Russie et la Chine, a les moyens pour convaincre les autres membres des BRICS, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du sud en l’occurrence, en se montrant pragmatique dans les proportions que lui délimitent ses positions de principe. Quoi qu’il en soit, cet enjeu d’admission ne devrait pas occulter les autres enjeux au niveau local et régional. Pays en développement, l’Algérie est dans l’obligation de matérialiser cette tendance à travers sa politique économique et sociale. Le bien-être des Algériens étant normalement l’objectif suprême de toutes les actions.

Mohamed M       

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