Le sommet des pays des Brics –Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud s’est ouvert à Johannesburg, en Afrique du Sud . L’Algérie, qui a présenté les lettres de créances pour son adhésion officielle à ce groupe de pays, sera représentée par le ministre des Finances, Laâziz Faid. Arrivé hier en Afrique du Sud à bord du vol inaugural de Air Algérie vers ce pays, le ministre des Finances, qui s’exprimait en anglais, a expliqué que « la participation de l’Algérie à ce forum traduit tout l’intérêt accordé par les autorités du pays à contribuer à la réflexion autour des questions liées à la reprise face aux crises multidimensionnelles, au renforcement d’un multilatéralisme juste et à la réforme de la gouvernance mondiale ». Jusqu’à présent, les pays membres des Brics n’ont pas encore fixé les critères d’adhésion à leur organisation. Mais une liste restreinte de pays, dont fait partie l’Algérie au même titre que l’Arabie saoudite, l’Iran, le Nigeria et l’Argentine, est déjà considérée comme faisant partie des pays qui devront figurer désormais dans la liste des pays membres de ce conglomérat de pays dont la première mission est de créer les conditions d’un nouvel ordre mondial, loin de la domination du pôle américain. Les critères seront donc fixés à cette occasion. Mais il est difficile d’imaginer l’Algérie hors-jeu, puisque les deux principaux membres de l’organisation, à savoir la Russie et la Chine, ont déjà annoncé leur soutien à la candidature algérienne. « L’Algérie est à la tête du peloton » des pays candidats aux Brics, a par exemple annoncé en mars dernier Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe dans une interview à la chaine RT en arabe. Un engagement répété en juin dernier par le président Vladimir Poutine, à l’occasion de la visite de Abdelmadjid Tebboune en Russie. Mais d’ores et déjà, on sait que les critères de la performance économique ne sont pas les plus déterminants pour l’adhésion aux Brics. Concernant l’Algérie, son PIB est par exemple loin de certains autres candidats à l’instar du Mexique, de la Corée du Sud ou encore de la Turquie. Mais des « considérations géostratégiques » liées notamment à la position géographique qui fait de notre pays la porte d’entrée en Afrique et un carrefour entre l’Europe et le Continent noir, peuvent expliquer une éventuelle adhésion aux Brics. Ce sont des critères qui intéressent les grandes puissances, notamment la Chine, dans leur désir de pénétrer d’autres espaces économiques en s’appuyant sur des puissances régionales, comme l’Algérie. Pour afficher sa bonne volonté de faire partie de cet ensemble qui doit jeter les bases d’un nouvel ordre mondial, l’Algérie a participé à hauteur de 1,5 milliards de dollars à la banque des Brics, censée constituer une alternative à la Banque mondiale et au Fond monétaire international. Cette banque, basée en Chine, est présidée par l’ancienne présidente du Brésil, Dilma Roussef. Dotée pour l’instant de l’équivalent de 100 milliards dollars, elle envisage d’accorder des crédits sans trop de conditions politiques aux pays pauvres. Puis, elle vise à faciliter les échanges internationaux dans d’autres monnaies que le dollar. Mais la monnaie de travail n’est toujours pas encore fixée. Tout porte à croire que le Yuan chinois sera le concurrent du dollar américain à moyen et à long terme.
Akli Ouali
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