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Le budget destiné à l’importation converti en investissements : Vers la fin de l’importation des fournitures scolaires ?

En prévision de la rentrée scolaire, le ministre du Commerce a donné dimanche le coup d’envoi d’une exposition de fournitures à Alger et a pu constater de visu les prix élevés de certains produits, prenant l’exemple du cahier de 96 pages. Incompréhension et désapprobation chez Tayeb Zitouni, qui n’arrivait pas à s’expliquer certaines incohérences au niveau des prix. Alors que « les prix du papier au niveau international ont diminué de 50% et ceux du transport maritime ont considérablement baissé, ce qui devrait entraîner une baisse des prix des fournitures scolaires sur le marché local », a-t-il relevé. Dans le même contexte, le ministre a indiqué que 83 expositions de fournitures scolaires seront organisées à travers toutes les wilayas. Alger, Oran et Constantine abriteront quant à elles des expositions d’envergure régionale assurant la disponibilité des produits. Dans le cadre des préparatifs pour la rentrée 2023-2024, le ministre avait déjà animé un briefing, début août, avec des producteurs et importateurs de fournitures scolaires. Ces derniers ont été appelés à assurer la disponibilité de ces produits en prévision de la rentrée scolaire. Dimanche, il s’est adressé une nouvelle fois aux producteurs et aux importateurs, les informant que la priorité sera désormais accordée à la production locale. Un objectif accessible, si les efforts sont unies dans un sursaut patriotique salutaire. Il y’a des moments pour le profit et des moments à consacrer à la préservation de l’équilibre social et la dignité de l’Algérien. Ce n’est guère incompatible avec l’esprit capitaliste pur ! Que vaut une prospérité individuelle au milieu d’un désert de désolation ? L’aspect moral que véhicule cette question est un investissement en lui-même. Très terre-à-terre, Tayeb Zitouni a affirmé que pour atteindre cet objectif, le ministère du Commerce avait mis en place une « feuille de route » prévoyant le durcissement, dès l’année prochaine, des conditions d’octroi des autorisations d’importation de fournitures scolaires pour ouvrir la voie à l’investissement local et aux partenariats internationaux. « Nous comptons convertir les 155 millions de dollars destinés à l’importation de fournitures scolaires en investissements afin de créer une plus-value en Algérie », a-t-il déclaré. Est-ce un signe d’une prochaine interdiction à l’importation des fournitures scolaires ? Cette démarche coercitive appliquée depuis quelque temps n’a pas été concluante dans la plupart des cas et pour de nombreuses raisons. Citant la production de stylos, il a rappelé que l’Algérie arrivait à fabriquer un (1) milliard de stylos. « C’est suffisant pour répondre aux besoins du marché local », a-t-il estimé. Dans l’impossibilité de répondre en quelques minutes à toutes les préoccupations des producteurs, des importateurs, des grandes surfaces, des petits commerces de quartiers, et des consommateurs, il n’a pas pu aborder certains aspects. Et si l’Etat commence, à titre d’exemple, par jeter les bases d’une véritable industrie de fournitures scolaires ! Seul un secteur public, performant aux yeux des règles économiques et ouvert à la concurrence, est, selon toute vraisemblance, en mesure de rééquilibrer le marché. Et c’est ça aussi, la dimension sociale de l’Algérie, qui ne pourrait être consolidée à travers les années et les décennies que par l’existence d’une industrie publique forte et innovante, sans compter sur l’argent de la rente.

Mohamed Mebarki

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