Bien que le gouvernement ait pris et mis en œuvre de nouvelles mesures visant à « mettre fin » aux atteintes aux biens de l’Etat, la question du foncier en général, et du foncier urbanisable en particulier, se pose aujourd’hui avec une grande acuité à Annaba. Malgré le considérable déficit en terrains qu’accuse la ville, les autorités de la wilaya ne semblent pas préoccupées par cet épineux problème. Pourtant, l’insuffisance des terrains urbanisables, dont de nombreuses assiettes ont été détournées au grand jour par la « Main noire » du foncier, est à l’origine d’un important retard dans le développement de la wilaya. A plusieurs reprises, cela a conduit à l’annulation pure et simple de projets, tous d’une grande importance. En effet, alors que de nombreuses assiettes foncières sont illégalement occupées au vu et au su de tout le monde par des personnes aux reins solides qui continuent de défier les lois de la République, la rareté des terrains urbanisables le principal frein à la concrétisation de projets d’équipements collectifs dans plusieurs collectivités locales de la wilaya. Par exemple, dans les régions d’El Bouni, d’El Eulma, de Chorfa, d’El-Hadjar, et surtout dans la daïra de Berrahal en général, ou la violation du foncier urbanisable a atteint des proportions alarmantes. Pour se rendre compte de la gravité de la situation, il suffit de faire une promenade du côté de localités comme Chabbia, Kherraza, Sarouel, Aib Amar, Bensalem Miloud, Guerrich, Kalitoussa, El Karma, Hadjar Eddis et Boukhemira. On y constate de visu qu’une multitude de parcelles urbanisables de haute facture sont occupées ou exploitées illégalement. Pourtant, une simple décision administrative serait suffisante pour permettre de récupérer les espaces squattés, qui pourraient être utilisés pour la réalisation de projets de logements et d’autres infrastructures publiques, afin de répondre également à la demande locale. Pour les observateurs, en récupérant ces terres « occupées » conformément à la loi, ces localités pourraient abriter des pôles urbains grâce à la disponibilité du foncier immobilier, à l’instar de Bouzaâroura à El Bouni et de Kalitoussa à Berrahal. Elles pourraient même émerger comme des cités satellites de la métropole d’Annaba. Cette initiative serait d’autant plus pertinente que les régions où de nombreuses zones d’ombre ont été recensées, ont aujourd’hui plus que jamais besoin d’une dynamique socio-économique en mesure de stimuler le développement de leur population, dont une partie est touchée par le chômage en raison du manque de projets d’investissement.
B. Salah-Eddine
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