La population de Guelma verse, depuis des lustres, un lourd tribut humain car elle a été endeuillée par de nombreux accidents de la circulation, survenus sur la tristement célèbre route nationale 21, reliant Guelma à Annaba, qu’empruntent quotidiennement les véhicules, toutes catégories confondues. Dans ce contexte, les pouvoirs publics avaient décidé l’octroi, à titre exceptionnel en 2014, d’une enveloppe de 31,5 milliards de dinars à la wilaya de Guelma, aux fins de lancer un projet d’intérêt général, en l’occurrence la réalisation du dédoublement de cette voie routière. Des études avaient été lancées pour concrétiser ce tronçon de 35,5 kilomètres, qui devrait permettre le passage de véhicules dans les deux sens, sur trois voies respectives. L’agence nationale des autoroutes (ANA), maître de l’ouvrage, avait lancé des appels d’offres qui ont permis à un consortium de quatre sociétés nationales d’obtenir ce marché, dont le délai de réalisation avait été fixé à 36 mois. Les travaux ont démarré en 2014, à la grande satisfaction des usagers de la route, ravis à l’idée d’emprunter en toute sécurité cette route, desservant plusieurs wilayas du territoire national et qualifiée à juste titre, de « tronçon de la mort ». L’opération a cependant piétiné, car il fallait recenser et indemniser les propriétaires expropriés de leurs terres, déplacer les conduites souterraines d’eau potable, d’assainissement, d’énergie électrique, de gaz naturel, les câbles téléphoniques et la fibre optique, servant à la conduction du signal Internet. D’autre part, ce projet nécessitait la mise en place de nombreux ouvrages, ponts et tunnels, qui exigent de gigantesques travaux de terrassement. Au fil des ans, les retards se sont accumulés et des arrêts de chantiers ont pénalisé la cadence des opérations. Les différents ministres de Travaux publics ont effectué des visites de travail et d’inspection dans la wilaya de Guelma et ordonné des remises à niveau et l’accélération des travaux. Leurs instructions n’ont toutefois pas été concrétisées, pour des raisons qui demeurent indéterminées. L’actuelle wali de Guelma, en poste depuis la mi-septembre 2022, avait affiché sa détermination à prendre en charge ce lourd dossier. Le Directeur des Travaux Publics (DTP) avait concédé que ce projet avait amplement dépassé les délais de réalisation de 36 mois et admis que le taux d’avancement des travaux n’a atteint que les 20 % ! Le consortium des entreprises nationales a été destinataire d’une mise en demeure officielle, afin de remplir ses engagements, inscrits dans les cahiers de charges. La cheffe de l’exécutif avait déclaré à cet effet que le ministre des Travaux publics devrait se déplacer, dans un avenir proche, pour constater de visu l’état des lieux et prendre des décisions pour la relance du projet. Ce dernier semble voué aux calendes grecques, selon des citoyens qui se sont rapprochés de notre journal, pour signifier leur lassitude et leur mécontentement car ils estiment que leur wilaya est lésée !
Hamid Baali
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