La situation est, pour le moins que l’on puisse dire, catastrophique. Au fil des jours, le quotidien de nombreux habitants du paisible village côtier de la Marsa, à soixante kilomètres à l’est de Skikda, devient de plus en plus empoisonné. En cause, le site balnéaire par excellence d’Oued Djemoune, situé sur le versant de la pointe d’Abou-Merouane, juste à la sortie de la corniche du front de mer, dominant la route menant au fameux cap de fer. En effet, les lieux ressemblent beaucoup plus à un quartier ayant subi un bombardement de destruction massif qu’à une zone balnéaire. L’état des lieux est déplorable et semble irréparable. Les habitants qualifient cette situation de véritable malédiction, dont souffre le village depuis des années déjà. En effet, en juin 2012, le site a été ciblé par une opération sauvage d’anéantissement, ayant touché de nombreuses habitations, menée contre vents et marées par l’ex-chef de la daïra de Benazouz. Cette zone, dominant la grande bleue, n’a malheureusement jamais bénéficié d’une opération d’assainissement. Selon des élus, la mairie n’est pas en mesure de lancer une action de nettoiement, car l’opération serait très onéreuse et demanderait carrément l’implication financière de la wilaya afin de se concrétiser. Les habitations, dont certaines à moitié détruites, sont devenues un véritable repaire de délinquants. Par la force des choses, l’environnement direct de cette zone a pris des allures de ghetto. Ce n’est plus un espace de détente, encore moins un lieu de calme et de quiétude, permettant d’échapper au stress du quotidien. Pour les habitants de la Marsa, le danger aujourd’hui s’appelle les ruines d’Oued Djemoune. Pour beaucoup de villageois, qui ont saisi la cheffe de l’exécutif de Skikda, cet espace a été dénaturé. Il est en train de sombrer, peu à peu, dans une délitescence aux énormes conséquences, se répercutant sur l’ensemble de la société locale, très conservatrice. « Depuis l’installation de Mme Houria Meddahi à la tête de la wilaya de Skikda, la commune a connu une nette amélioration en matière de développement, en témoignent les programmes de logements sociaux, l’extension de l’abri de pêche, la réalisation d’un lycée et surtout d’une station de service, qui faisait défaut dans le village depuis l’indépendance. Le malheur des villageois reste incontestablement la délinquance que connaît le site d’Oued Djemoune. D’ailleurs, c’est l’un des rares points noirs de la commune. Les lieux attirent la nuit des jeunes, dont des mineurs, pour la consommation de drogues et de boissons alcoolisées. Avec la saison estivale, cette zone sera aussi, au même titre que la dernière saison estivale, un lieu de débauche à ciel ouvert. Aujourd’hui, la population implore le chef de l’exécutif pour l’assainissement des lieux, la priorité des priorités aux yeux des habitants. » a expliqué à ce sujet un membre de l’Assemblée Populaire Communale.
B. Salah-Eddine
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