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Skikda : Sport et personnes en situation de handicap : Ces étoiles que l’on néglige et empêche de briller !

Le père de la petite Bouali Inès, fille trisomique native de Skikda, a adressé une lettre ouverte aux autorités concernées, afin de rendre justice à sa progéniture. Inès n’est pas née championne, elle l’est devenue, par l’effort constant et l’abnégation. Nageant été comme hiver, quelles que soient les conditions, ses entraînements sont quotidiens. Culture physique, footings, marches et randonnées font également partie de sa mise en forme. Ayant pratiqué du karaté pendant neuf années, elle en est ceinture marron. L’orientation vers cet art martial a été déterminée par le refus, à deux reprises, de son intégration dans un club de natation local à Skikda. A cause du manque de moyens matériels, le père a souligné dans cette missive que les progrès de sa fille lui  paraissent peu conséquents, sachant pertinemment qu’elle peut mieux faire. Le parcours d’Inès, affiliée actuellement au club El Manar de Bab Ezzouar, est loin d’avoir été une sinécure. Cela ne l’a pas empêché de réaliser un palmarès impressionnant. Inès est en effet Championne d’Algérie, médaillée d’or, aux 100 et 200 mètres nage libre, championne d’Algérie au 50, 100 et 200 mètres nage libre et médaillée d’or du 50 mètres papillon.  Les championnats handisports de natation, organisés respectivement les 17 et 18 juin pour la coupe et le championnat, permettent d’établir les classements nationaux. La coupe permet de déterminer le classement des clubs et le championnat celui des athlètes, individuellement. La participation à l’échelle nationale, pour l’édition 2023, a regroupé 160 athlètes, répartis en douze clubs. Comme en 2022, il semble que cette manifestation sportive n’a reçu aucune couverture médiatique. Un non-événement, alors que le président de la République déclarait, en 2021, qu’il ne faisait aucune différence entre les athlètes et les athlètes handicapés. Pourquoi donc, dans les faits, ces derniers sont-ils ignorés ? Bénéficiant de très peu de moyens, ils ne participent que très rarement aux compétitions internationales. De plus, aucune communication n’est émise au sujet des jeux handisport mondiaux, qui ont regroupé à Berlin 7.000 athlètes du 6 au 12 juin passés. Il est à signaler qu’au niveau national, les athlètes porteurs de trisomie 21 ne figurent sur aucun classement, bien que sous l’égide de la Fondation mondiale « Spécial Olympic ». La représentation de cette dernière se trouve à El Biar, dans la capitale, mais leur numéro de téléphone ne répond jamais. Le handisport demeure ainsi le parent pauvre du sport national, a conclu M. Bouali dans sa lettre.

Imed Moues

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