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Trafic de devises étrangères à Annaba : Le marché noir se porte bien…

En cette fin de saison estivale, les marchands de devises, communément appelés « sarafa », n’ont pas chômé. Ils ont transformé le centre-ville du chef-lieu de la wilaya en un véritable bureau de change à ciel ouvert. Le prix du change en euro, quant à lui, ne fait qu’augmenter, tout comme la majeure partie des produits en matière de consommation ou de vente. Tout est devenu cher et hors de portée des budgets des ménages. Pour obtenir cent euros, il faudra maintenant débourser 22.600 dinars algériens, comparé à 21.500 il y a un peu plus de quatre mois en arrière. Cette hausse est due à l’afflux de car-ferries à la nouvelle gare maritime d’Annaba et à l’été qui est synonyme de vacances. La plupart des Annabis préfèrent échanger leurs dinars contre des euros plutôt que des dollars. Les « sarafa » ont plus la cote que le change en banque, car ils offrent la possibilité d’échanger plus de dinars que cette institution, mais ce n’est pas sans conséquence. En effet, certains d’entre eux, avides d’argent et sans scrupules, profitent de la naïveté des gens pour leur glisser de faux billets, voire pire, les entraîner dans un immeuble et les faire attendre en prétendant aller chercher l’argent liquide, pour ensuite ne plus revenir et nier les faits faute de preuves à l’appui. Néanmoins, certains ont fait de ce « business » un moyen de gagner un revenu supplémentaire dans leurs arrière-boutiques. En effet, bien que cela soit illégal, certains commerçants achètent et revendent la devise aux mêmes prix que les marchands de devises susmentionnés, parfois même à des tarifs plus élevés. Cependant, d’après la plupart des témoignages recueillis, ils sont relativement plus raisonnables et honnêtes. À l’approche de la rentrée scolaire et à la fin des vacances d’été, certaines personnes ont souhaité attendre cette période pour justement profiter dune baisse, que ce soit pour la vente ou l’achat de devises, en vain. « Je ne pense pas que les prix vont diminuer, même si c’est la fin de l’été, car l’euro est très demandé et se vend ou s’achète toute l’année », confie un commerçant travaillant dans le change dans sa boutique. À moins d’une hausse significative du dinar en bourse, l’euro conservera toujours une marge considérable par rapport à la monnaie courante algérienne. Beaucoup de citoyens se retrouvent contraints de se soumettre aux prix exigés sur le marché noir s’ils souhaitent passer leurs vacances à l’étranger.

K. Khadidja Rayenne

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