Pour la rentrée scolaire de 2023, la direction de l’Education estime que 45 % du total des élèves scolarisés bénéficieront du programme de distribution gratuite des manuels. Pour ce retour, le budget de la direction de l’Education pour la prime de solidarité scolaire s’élève à 250 millions de dinars pour les 51.000 élèves bénéficiaires inscrits sur les listes. Cette prime, instaurée au début de l’année 2000, est principalement destinée aux enfants issus de familles défavorisées ou aux parents décédés. En tant qu’aide sociale visant à aider les familles à subvenir aux besoins scolaires de leurs enfants, tels que les livres, les cahiers et toutes sortes de fournitures, cette aide financière de l’État a été plus que bienvenue en 2000. Cela dit, à l’époque, la prime était fixée à environ 1.200 dinars, puis à 2.000 en 2014, ce qui permettait de justesse de couvrir les dépenses scolaires de base mais allégeait une part significative des achats nécessaires. Vingt-trois ans plus tard, les prix des fournitures scolaires ont considérablement augmenté. C’est pourquoi les associations de parents d’élèves ont exigé l’augmentation de la prime en raison de cette hausse. C’est suite à ces demandes que la prime de solidarité scolaire est passée de 1.200 à 2.000 dinars en 2014, puis à 3.000 dinars en 2019, et enfin à 5.000 dinars en 2020. Cependant, cette augmentation censée résoudre les problèmes d’achat des élèves n’a qu’un impact modeste sur les dépenses énormes des familles défavorisées. Avec les coûts actuels des manuels scolaires, les parents peuvent à peine en acheter quatre avec 5.000 dinars, sans compter les cahiers et les tabliers qui coûtent entre 1.000 et 2.000 dinars. Dans l’ensemble, il faut au moins 20.000 dinars pour couvrir la majorité de ces achats par enfant. Pour les familles défavorisées ayant deux ou trois enfants scolarisés, ce qui est souvent la réalité en Algérie, 5.000 dinars sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins scolaires des enfants.
Soufiane Sadouki
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