Les voitures d’occasion, parfois qualifiées de « ferraille » de manière sarcastique, après avoir tenu la dragée haute aux acheteurs pendant près de trois années, connaissent, ces derniers jours, un déclin dans leurs prix. En effet, une visite aux marchés automobiles de Sidi Salem dans la wilaya d’Annaba, le vendredi 25 août, et d’Aïn Ben Beida dans la wilaya de Guelma, avant-hier, samedi 26 août, illustre clairement cette tendance.
Les revendeurs familiers de ces marchés de véhicules, experts dans ce type de négoce, rapportent une diminution moyenne de l’ordre de vingt à trente millions par rapport aux prix observés il y a un ou deux mois, pour tous types de véhicules. À titre d’exemple, une voiture Ibiza de l’année 2018, affichant 8.000 kilomètres au compteur, a été mise en vente pour la somme de 360 millions de centimes par son propriétaire. Les vendeurs demandent le prix qu’ils espèrent. La même voiture, proposée à 340 millions, n’a pas trouvé d’acheteur. Une Peugeot 308 de l’année 2012, ayant parcouru 170.000 kilomètres, proposée à 305 millions il y a un mois, n’a pas trouvé preneur à 280 millions. Ce constat s’applique de manière générale aux autres marques et modèles de voitures. Pour de nombreuses personnes qui suivent attentivement l’évolution des prix des véhicules, il semble anormal qu’une automobile achetée il y a quelques années et ayant déjà roulé des milliers de kilomètres, soit proposée à un montant dépassant de 40 à 50 % son prix d’achat. Cette situation a conduit de nombreux revendeurs à affirmer qu’ils n’ont jamais réalisé de tels bénéfices. De plus, agissant tels des vautours, ils opéreraient généralement en groupes de trois ou quatre personnes et semblent posséder plus d’un tour dans leur sac. Leur stratégie consiste à cibler une voiture spécifique, puis à entamer un processus où ils proposent tour à tour des prix. Ils soulignent les moindres défauts, manœuvrant habilement jusqu’à atteindre leur objectif d’acquérir le véhicule visé. En règle générale, leurs acquisitions sont réalisées sur commande, avec un client déjà prêt à acheter le véhicule en question. Ils ne se contentent pas de marges symboliques, mais visent des profits substantiels. En ce sens, le propriétaire d’une Polo, année 2014, nous a expliqués qu’il a vendu sa voiture pour 240 millions, tandis que sa revente a atteint 300 millions. Ainsi, cette dynamique tendue et le dérèglement du marché des véhicules ont provoqué une flambée des prix qui commencent désormais s’essouffler. Les raisons de ce repli sont multiples : il y a, tout d’abord, l’arrivée de nouveaux véhicules neufs sur le marché. Un père de famille a souligné : « On a attendu, mais personnellement, je préfère une voiture avec zéro kilomètre au compteur ». Avec l’entrée de la marque Fiat sur le marché et la future production de cette marque à l’usine de Tlelat dans la wilaya d’Oran, d’autres marques ayant obtenu leur agrément, à l’image de Geely et Opel, sont également annoncées pour faire leur apparition. Les véhicules de moins de trois ans commencent timidement à pénétrer le territoire national. Ainsi, la période de récréation tire à sa fin, laissant place au sérieux et à la rigueur dans le secteur automobile, qui a été fortement impacté par les fluctuations de l’offre et de la demande. Pour les acheteurs de voitures d’occasion, il est crucial d’effectuer les vérifications et contrôles nécessaires afin d’éviter de mauvaises surprises, en se tournant vers les organismes compétents. Il y a lieu de noter que de nombreux revendeurs ne divulguent pas toutes les informations relatives à l’état du véhicule. Un dossier de base falsifié, un kilométrage incorrect, un moteur révisé ou des dommages causés par un accident peuvent être délibérément dissimulés. Il est donc conseillé de ne pas gaspiller son argent et risquer de se retrouver devant un tribunal.
Iheb
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