Mohamed Benmalek, wali de Batna, a récemment annoncé le lancement des travaux de mise à niveau des grandes conduites de transfert d’eau, du barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, vers le barrage-réservoir de Koudiet Lamdaouar, dans la commune de Timgad, wilaya de Batna. Doté d’une autorisation de programme de plusieurs centaines de milliards de centimes, ce projet structurel a été officiellement confié au groupe Cosider, une entreprise spécialisée dans les grands ouvrages, pour une durée de réalisation ne dépassant pas les cinq mois, selon le cahier de charges. Une commission ministérielle, composée de cadres du secteur hydraulique, a effectué, rappelons-le, une visite d’inspection et d’évaluation des dégâts causés par les fuites d’eau, observées dans la commune de Chemora, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Batna. Ainsi, de grandes quantités d’eau se perdent dans la nature à cause de la détérioration des canalisations principales, ramenant le liquide précieux du barrage Beni Haroun vers celui de Koudiet Lamdaouar. Ce qui a influé négativement sur les activités agricoles et a incité les décideurs locaux à réagir avec fermeté et à exiger l’installation d’une nouvelle canalisation, suivant les normes internationales, en remplacement de la précédente. Les responsables estiment que si l’on s’amuse à bricoler et à réparer sommairement une partie endommagée de l’ancien réseau, le problème des fuites ne sera jamais résolu. Dans ce contexte, des cadres chargés des ressources en eau mettent en exergue le fait que ce ne sont pas seulement les pannes techniques qui sont redoutées mais également les actes de malveillance, dont font preuve certains fellahs, tapis dans l’ombre, qui opèrent des piquages frauduleux sur les conduites passant par leurs terres, pour irriguer leurs champs sans se soucier des conséquences désastreuses qu’ils provoquent. Créant des chutes de pression et des fuites d’eau difficiles à réparer. De tels forfaits, de nature criminelle, ne peuvent être contrecarrés qu’avec la mise en place de mesures répressives, pour dissuader ceux qui portent atteinte à la sécurité hydrique de l’ensemble de la communauté. Pour rappel, le barrage-réservoir de Timgad, dans la wilaya de Batna, a une capacité de stockage de 63 millions de mètres cubes, ce qui lui permet de desservir de nombreuses communes de la région des Aurès en eau potable, outre la prise en charge de l’irrigation de périmètres agricoles, d’une superficie théorique de 1.700 hectares. Enfin, il convient de noter que les défaillances, les pannes sèches, les anomalies et les carences, observées périodiquement en matière d’exploitation du barrage de Beni Haroun, sont sources de pénurie et de manque d’eau potable et d’irrigation, qui provoquent des tensions et des difficultés de toutes natures.
Nasreddine Bakha
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