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Situation au Niger : L’Algérie explique sa proposition aux Américains

Une semaine après avoir rendu publique la proposition algérienne de sortie de crise au Niger, le ministre des Affaires Etrangères, Ahmed Attaf a échangé avec la Secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee. « L’appel téléphonique a porté sur les derniers développements de la crise en République du Niger et les perspectives de renforcement de la coopération et de la coordination entre l’Algérie et les Etats-Unis d’Amérique pour contribuer à la promotion d’une solution politique, et ce, à la lumière de l’Initiative du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires Etrangères. Dans ce cadre, ajoute la même source, M. Attaf a passé en revue « les principaux éléments de l’Initiative et la vision globale qu’elle porte pour le règlement de la crise au Niger, dans ses différentes dimensions, dans le cadre d’une approche participative encourageant la contribution de toutes les parties intéressées tant au niveau intérieur, au Niger, qu’aux niveaux régional et international ». La semaine dernière, le ministre des Affaires Etrangères avait fait part d’un plan algérien de sortie de crise. Cela consiste notamment à observer une période de transition de 6 mois, qui sera gérée par « une personnalité civile consensuelle » avant un retour au processus électoral. Cela signifie que l’ancien président, Mohamed Bazoum, ne reviendra pas au pouvoir. Mais c’est une proposition qui va à l’encontre de celle des putschistes qui suggèrent une période de transition de trois ans. Une durée que l’Algérie et d’autres parties considèrent comme très longue. Sur le terrain, la situation ne change pas. Les militaires au pouvoir à Niamey continuent leur chemin. Ils veulent à tout prix expulser l’ambassadeur de France. Ce dernier demeure toujours sur place malgré la menace des militaires. Devant le refus des autorités françaises de rapatrier leur diplomate, les militaires nigériens ont annoncé avoir retiré toute qualité de diplomate au représentant de Paris, ce qui ouvre la voix à son expulsion par la force. Une éventualité qui pourrait justifier une utilisation de la force de la part de la France qui dispose toujours d’un contingent de 1500 militaires sur place. Au niveau régional, les pays de la Cédéao, la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest, continuent d’exercer leur pression sur la junte au pouvoir et refusent d’entendre parler d’une période de transition, courte soit-elle. Ils continuent d’exiger le retour au pouvoir de Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat militaire le 26 juillet dernier. De leur côté, les Etats-Unis refusent le recours aux armes tout en entrouvrant une fenêtre à une solution en dehors du retour de Mohamed Bazoum au pouvoir. Un scénario qui est en train de se dessiner malgré la persistance de l’homme à ne pas démissionner.

Akli Ouali

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