Le projet dormant du doublement de la ligne ferroviaire Annaba – Oued Zied semble revenir aux devants de la scène. Des travaux d’aménagement très appuyés sont menés par les services de la Conservation des forêts, où le dégagement de l’espace du chantier exige l’abattage d’arbres. Une tâche d’ailleurs mal accueillie par la population qui n’était pas au courant de la reprise du projet. Ce dernier sera accompli par l’entreprise chinoise China State Construction Engineering Corp (CSCEC). Abonnée aux méga-chantiers de prestige, CSCEC a investit le marché ferroviaire algérien dès 2019. Le constructeur de la grande mosquée d’Alger et du Centre International de Conférences (CIC) – pour ne citer que ses deux principales réalisations – a obtenu, le 11 novembre 2019, le doublement de la ligne Annaba – Oued Zied, en consortium avec l’entreprise publique Cosider, pour 5,1 milliards de dinars. Ce contrat attribué par l’Agence Nationale d’Etudes et de Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (ANESRIF) inclut la construction de deux gares à Azzaba et Berrahal. Ce tronçon de 13,5 kilomètres fait partie du plan de modernisation de la ligne Annaba – Ramdane Djamel (cent kilomètres). Celui-ci avait été déjà attribué en 2006 à l’espagnol Obrascon Huarte Lain (OHL), en consortium avec Infrarail, pour 21,7 milliards de dinars. Mais les retards se sont multipliés. Pour éviter le courroux de l’ANESRIF, le groupe espagnol s’est longtemps appuyé sur Ali Haddad, l’ex-patron du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE). Il avait créé une coentreprise avec son Entreprise des Travaux Routiers, Hydrauliques et Bâtiments relevant du secteur du Bâtiment et Travaux Publics (BTP ETRHB), avec laquelle il menait de nombreux chantiers. Après l’incarcération de M. Haddad, l’ANESRIF a été contrainte d’annuler le marché Annaba – Ramdane Djamel. Présent en Algérie depuis près de vingt ans déjà, le géant chinois dans le BTP, en l’occurrence CSCEC, a été actif dans la construction des sites d’habitations, des hôtels haut de gamme, des centres de conférences de grandes dimensions ou encore dans la construction des mégaprojets. En Algérie, l’entreprise a obtenu de très nombreux marchés pour un montant de plus de trois milliards de dollars. À titre d’exemple, CSCEC a réalisé la grande mosquée d’Alger pour un montant avoisinant 1,5 milliard de dollars. Le géant chinois est également derrière la réalisation de la nouvelle ville universitaire de Constantine avec un montant de 520 millions de dollars. Et ce n’est pas tout, puisque le même CSCEC a empoché 165 millions de dollars pour la construction de l’Ecole Supérieure d’Hôtellerie et de Restauration d’Alger (ESHRA). Le prestigieux hôtel Sheraton club d’Alger a été construit, aussi, par la même entreprise, pour 69 millions de dollars. L’aérogare internationale de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger a été également réalisée par la même entreprise pour 266 millions de dollars. De gros œuvres pour le nouveau siège du ministère des Affaires étrangères, les 43.000 logements de l’Agence de l’Amélioration et du Développement du Logement (AADL) répartis sur onze wilayas, l’hôtel Marriott de Tlemcen (45 millions de dollars), l’hôtel Sheraton d’Annaba, l’autoroute Cherchell – Bousmaïl (Tipaza) sur 48 kilomètres, ont été tous réalisés par le géant chinois. Ladite entreprise a été présélectionnée pour la réalisation de la nouvelle aérogare d’Alger (550 millions de dollars). Elle a remporté la réalisation de 53 kilomètres de la section Chiffa de la route nationale 1 avec, à la clé, 17 kilomètres de ponts et trois kilomètres de tunnels.
Z. A.
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