Le foncier industriel détourné par des faux investisseurs, ayant bénéficié des largesses et de la complaisance de l’administration locale, fait partie de ces dossiers lourds hérités par la justice qui a eu à trancher entre vrais et vrais faux porteurs de projets. La Cour suprême, après avoir examiné en dernier ressort, le dossier dans sa globalité, qui est composé des milliers de cas à travers les zones industrielles et les zones d’activités dans plusieurs wilayas a permis la récupération de pas moins de 2308 hectares qu’il s’agira de réaffecter à de vrais investisseurs. Des hectares laissés par leurs bénéficiaires, objet de poursuites judiciaires, en jachère et dans certains cas carrément détournés de leur vocation initiale pour servir de terrain d’assiettes à d’autres projets comme les promotions immobilières privées, des salles des fêtes, des centres commerciaux ou encore des cliniques privées. Des sources judicaires, citées hier par nos confrères d’Echourouk, indiquent que les hectares ainsi arrachés à la prédation de feux investisseurs, seront affectés à l’Agence nationale du Foncier industriel. C’est cette dernière structure qui aura désormais la charge exclusive de la gestion de ce patrimoine, sur lequel avait la haute main les walis et les élus locaux dont un certain nombre sont reconnus par la justice comme responsables des détournements. Opérationnelle avant la fin de l’année 2023, l’agence en question aura a mettre en place un cahier des charges qui définira les critères d’attribution du foncier industriel avant l’attribution » pour les véritables porteurs de projets avec l’engagement de respecter la vocation des assiettes sous peine de poursuites judiciaires, ajoutent les mêmes sources. Assainir le dossier du foncier industriel sur le plan administratif, puis la réhabilitation des sites, deux étapes avant l’opération de distribution, « en toute transparence » : telle est la dernière instruction du ministre de l’Industrie, Ali Aoun aux walis pour faciliter la mission de la nouvelle Agence du foncier industriel, « en application des instructions du président de la République » « Les lois de la République sont claires, il s’agit de récupérer les assiettes non exploitées ou détournées de leur vocation pour les redistribuer et présenter les faux investisseurs et leurs complices dans l’administration devant la Justice qui prendra les décisions nécessaires », ordonne Ali Aoun. Et ce dernier d’ajouter que la récupération de ce patrimoine foncier et sa réaffectation « contribuera à la nouvelle dynamique industrielle » que connait le pays et, surtout, permettra la création de milliers d’emplois. Le détournement du foncier industriel est un des visages de la corruption caractéristique de la Gouvernance de l’ancien régime dont des figures sont traquées par la justice qui s’est emparée du dossier depuis 2019.
H.Khellifi.
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