La rentrée politique de cette année va être marquée par le lancement de plusieurs initiatives politiques. Elles entendent d’abord briser la glace d’une classe politique qui baigne dans l’inertie depuis plusieurs mois. Samedi dernier, c’est le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, qui a dévoilé son initiative politique. Cette proposition qui s’adresse à « toutes les forces politiques », vise à « transcender -sans les nier- les clivages idéologiques et s’inscrit au-delà des échéances électorales », « se veut consensuelle » et a pour objectif de « réhabiliter le politique et la politique et libérer une dynamique qui renforcera l’Etat national en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l’engagement politique de nos concitoyens ». Elle se veut « inclusive ». Elle concerne donc toutes les composantes politiques du pays, de l’opposition comme du pouvoir. Dans sa conférence de presse, Youcef Aouchiche a expliqué qu’il entamera des contacts avec les chefs de partis politiques, associations et syndicats en vue de « discussions franches ». Le FFS se chargera, ensuite, d’élaborer un texte en conclusion de ces concertations. Le document va être envoyé aux partis politiques dans un premier temps, avant d’être adressé au chef de l’Etat une fois les consultations clôturées. Avant lui, un groupe de partis politiques et d’associations ont organisé une rencontre dite de « cohésion » nationale. Elle s’est tenue sous l’égide du parti El Bina et le FLN avec d’autres forces qui soutiennent le pouvoir. Pour ses promoteurs, elle avait pour but de « sanctuariser » le pays et « unir le front interne » contre « les menaces externes et internes ». Mais, quelques jours après la rencontre, des fissures sont apparues parmi les promoteurs de l’initiative. Ainsi, Lamine Osmani, président de Sawt Echaâb, a accusé Abdelkader Bengrina de vouloir s’accaparer l’idée à lui seul. Ce dernier a surtout attribué à sa formation politique tous les mérites de la rencontre, malgré la présence d’autres leaders politiques, à l’image de Abou El-Fadhl Baadji du FLN, Abdelaziz Belaïd de El-Moustakbal et d’autres encore. Les conclusions de la rencontre ne sont toujours pas rendues publiques, les organisateurs se contenant de généralités. Avant cette initiative, trois partis de la mouvance démocratique, à savoir le PT, le RCD et l’UCP avaient lancé le début d’une initiative commune. L’idée était de se réunir, d’abord, autour de principes comme le respect des libertés et l’ouvertures du champs politique et médiatique. Mais après deux rencontres informelles, l’initiative est stoppée. Des sources partisanes indiquent que d’autres annonces seront faites dans les prochains jours. En face, le chef de l’Etat préfère s’appuyer sur la « société civile », notamment des associations pour mener sa politique. Il attend surtout l’élaboration de la nouvelle loi sur les partis politiques avant de choisir ses partenaires politiques en prévision de l’élection présidentielle de 2024.
Akli Ouali
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