520 views 4 mins 0 Comment

Mila : Pénurie des légumes secs à Sidi Merouane : Les commerçants craignent pour leur avenir

Les lentilles, les haricots secs et les pois chiches sont introuvables dans les commerces de la commune de Sidi Merouane, au nord de Mila. Ces trois légumineuses ont tout simplement disparu des étales depuis pratiquement un mois. Les consommateurs autant que les commerçants ne savent plus où aller pour se les procurer.  Des commerçants de la commune contactés par nos soins sur le sujet affirment que le fournisseur principal de ces produits, la Coopérative des Céréales et des Légumes Secs (CCLS) de Chelghoum Laid en l’occurrence, est souvent en rupture de stock. Pour d’autres, ce n’est pas autant la question de disponibilité des produits qui est derrière la pénurie que connait la commune ; mais plutôt la modeste marge bénéficiaire qui leur est accordée. « La CCLS nous accorde tout juste cinq dinars de bénéfice par kilo de lentilles, d’haricots secs, de pois chiches ou de riz. Ce n’est pas suffisant. Moi, je ne me déplacerai pas jusqu’à Chelghoum Laid, à plus de soixante kilomètres, pour cinq dinars de bénéfice par kilo. D’autant plus que j’ai le droit à seulement trois quintaux par mois. Combien je tirerais comme bénéfice de mes trois quintaux mensuels ? 1.500 dinars, tout au plus ; alors qu’il n’y a pas un seul transporteur qui accepte de me ramener mes trois quintaux pour moins de 2.000 dinars ! Ce n’est pas raisonnable », nous dira A. Sabre, gérant de supérette, qui souhaiterait l’ouverture d’un point de vente dans la commune pour rapprocher les produits des commerçants et des consommateurs. Un autre commerçant met à l’index des pratiques frauduleuses des grossistes. « Les grossistes s’approvisionnent à la CCLS mais ne respectent pas les prix de vente ; ils ne nous cèdent pas ces légumes secs à moins de 320 dinars le kilo. Je ne peux pas ramener ni lentilles, ni haricots secs, car je ne pourrais pas les vendre, les prix étant plafonnés à 260 dinars le kilo. Je ne travaille pas à perte », dira-t-il. Pour y voir plus clair, L’Est Républicain a pris contact par téléphone, samedi 2 septembre, avec une source de la CCLS. Notre source a indiqué que les légumes secs sont disponibles, autant les lentilles que le riz, les haricots et les pois chiches. Elle confirme la marge bénéficiaire de cinq dinars par kilo accordée aux commerçants. « Ils ont cinq dinars de bénéfice. Les grossistes achètent nos lentilles et nos haricots secs à 250 dinars le kilo pour les revendre à 255 dinars le kilo. Ils ont le droit à 200 quintaux par mois de chacune des quatre variétés disponibles. Les détaillants payent les lentilles et les haricots à 255 dinars et doivent les revendre à 260 dinars. C’est la loi. Ils ont droit à trois quintaux par mois », explique-t-il. Pour le riz et les pois chiches, ils coûtent respectivement 160 et 340 dinars, indique notre informateur. S’agissant du rapprochement de ces produits des détaillants, notre source affirme que la CCLS a déjà ouvert un certain nombre de points de ventes et qu’elle compte en ouvrir d’autres, dans l’avenir. « Nous avons des points de vente à Mila, Grarem Gouga, Rajas, Ferdjioua, Chelghoum Laid, Tadjenanet, Layadi Barbas et Télaghma. Et très prochainement, on en ouvrira à Sidi Merouane et d’autres communes, où nous possédons des structures ».

Kamel B.

Comments are closed.