Le retour de l’importation des véhicules, avec l’arrivée des voitures italiennes le marché de l’automobile, est loin de stabiliser le marché de l’automobile, qui fait face à plusieurs « incohérences », qui se traduisent dans les faits par des prix excessifs, au grand dépit du citoyen lambda qui voit son rêve d’acheter un véhicule, à la mesure de sa bourse, s’envoler. Hier, mardi 5 septembre, cette situation, pour le moins anachronique, a été au cœur de la conférence de presse de Mustapha Zebdi, président de l’Organisation Algérienne de Protection et d’Orientation du Consommateur, et son Environnement (APOCE), qui a fait des propositions pour remettre les choses en ordre, dans un secteur qui évoque plus la foire d’empoigne que le marché national structuré. Réformer le marché par la mise en place d’une nouvelle réglementation, qui identifiera les différents acteurs du secteur en toute transparence et protégera les intérêts du consommateur, devenu aujourd’hui grand dindon de la farce, sont la trame de fond des propositions de l’APOCE. Plus concrètement, l’organisation de Zebdi propose par exemple « l’interdiction de la vente de véhicules neufs pendant une période de 18 mois, à compter de leur première utilisation » afin, explique-t-il, de stabiliser le prix du marché et aussi de tenter de bloquer les manœuvres des spéculateurs. Ces derniers, pour rappel, font une razzia sur les véhicules importés par les concessionnaires, en se les faisant acheter par des personnes tierces, pour les remettre en vente dans des showrooms privés, avec des marges bénéficiaires exorbitantes. Par ailleurs, l’intervenant a jugé « nécessaire de prendre les mêmes mesures, qui s’appliquent actuellement sur les Moudjahidine, pour les appliquer à l’ensemble des citoyens et d’ouvrir par ailleurs la possibilité de vendre exclusivement aux concessionnaires de voitures, comme c’est le cas dans de nombreux pays. »En outre, le président de l’APOCE a souligné « l’importance d’appliquer les mêmes règles à tous les citoyens, y compris les Moudjahidine, en ce qui concerne l’achat de voitures ». Ajoutant que « cela signifie mettre fin aux privilèges accordés à certaines catégories de la population et garantir que chacun ait un accès équitable au marché automobile. »L’organisation préconise en outre de «suivre l’exemple de nombreux autres pays, en autorisant uniquement les concessionnaires de voitures à vendre des véhicules neufs. Cela permettrait de mieux réguler le marché et de garantir que les consommateurs obtiennent un service de qualité ». Face à la pénurie de véhicules neufs sur le marché, l’APOCE recommande également aux concessionnaires d’ouvrir des salles d’exposition pour les voitures d’occasion en bon état. « Cela pourrait offrir aux consommateurs une alternative abordable en attendant la résolution de la crise des véhicules neufs », suggère le patron de l’association. Une autre suggestion est « d’importer des voitures de moins de trois ans, en provenance de pays asiatiques, offrant des véhicules en bon état à des prix compétitifs. Cela pourrait contribuer à répondre à la demande croissante de voitures neuves».« Il est maintenant temps pour les autorités de prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre ces propositions et rétablir la confiance des consommateurs dans le secteur automobile. La résolution de cette crise bénéficiera non seulement aux consommateurs, mais aussi à l’ensemble de l’économie nationale », conclut Zebdi, pour qui « il ne s’agit pas de pleurnicher ni de se plaindre mais de faire des propositions pour le bien du pays et du citoyen ».Aux autorités donc de prendre leur part dans cette recherche de solutions aux problèmes qui minent le marché de l’automobile.
H.Khellifi/Media
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