Meziane Ighil (mandatement non conforme plus sanction sportive grave). Medouar Abdelkrim (manque niveau universitaire et sanction sportive grave). C’est avec cette formulation impersonnelle que la commission électorale a justifié son rejet des deux prétendants à la succession de Djahid Zefizef, à la tête de la Fédération Algérienne de Football (FAF). L’ex-international et l’actuel président de la Ligue de Football Professionnel (LFP) vont, soit aller jusqu’au bout, en faisant appel auprès de la commission de recours ou se retirer définitivement, en laissant la voie libre à Walid Sadi, dont le dossier a été retenu. Les deux recalés ont également la possibilité de recourir au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), une éventualité que les observateurs les plus avertis écartent pour de nombreuses raisons. Il est donc attendu à ce que la FAF officialise, mercredi prochain, la situation du candidat unique en prévision de l’assemblée générale élective, qui aura lieu le 21 septembre prochain. Il est à signaler que c’est devenu une tendance depuis quelques années ; cela illustre parfaitement le jeu d’influence et les tractations de coulisses, qui ont constitué de tous temps le décor d’une fédération ayant été le théâtre de conspirations et de manigances, orchestrées par certains cercles, déterminés à garder la main haute sur les affaires du football algérien. Ainsi, Walid Sadi, ancien manager de l’équipe nationale, se présentera sans concurrent à l’assemblée générale extraordinaire et a déjà toutes les chances de devenir le seizième président de la FAF. Sur les réseaux sociaux, certains « observateurs », bien introduits à Dely Brahim, ont déjà évoqué avec une grande certitude cette option, tout en soulignant que la probable intronisation de l’ancien dirigeant de l’Entente de Sétif ne sera ni fortuite, ni un produit du hasard, parce que selon eux, il est considéré comme étant un des hommes de Mohamed Raouraoua. Cette impression est présente au sein de l’opinion publique, pour qui Sadi aura pour mission la poursuite du mandat olympique jusqu’en 2025. La communication et la transparence étant le dernier souci de la FAF, cette situation, marquée par le provisoire, a amené une partie de l’opinion sportive à conclure qu’il s’agit d’une « présidence par procuration », prélude au grand retour de Mohamed Raouraoua. Pour le moment, on n’en n’est pas encore là, mais l’absence de toute transparence a fini inexorablement par ouvrir la voie aux spéculations. Une chose est néanmoins sûre : même si à la FAF on essaie de s’en défendre, la mise au devant de Walid Sadi, qui s’annonce comme un forcing, répond à des volontés, qui ont commencé à se manifester la veille de la démission de Djahid Zefizef et même avant, dans un interminable jeu de coulisses. Exit Meziane Ighil, titulaire d’un diplôme d’architecte, ancien international et co-entraineur de l’EN avec Mehdaoui et Madjer, pour non-conformité de mandatement et sanction sportive grave (laquelle ?) et exit Abdelkrim Medouar pour le même motif, mais également pour défaut de possession de niveau universitaire. Pourtant, c’est sous la même réglementation que la FAF avait recruté Meziane Ighil dans le staff de Rabah Madjer, en 2017 sans que cet argument de « sanction sportive grave » ne se pose ! Qu’est-ce qui a changé depuis ? En ce qui concerne Abdelkrim Medouar, c’est pareil. En 2021, son dossier de candidature pour une réélection à la tête de la LFP avait été accepté sans le moindre problème. Personne n’avait jugé utile de faire valoir les arguments mis en relief aujourd’hui. Va-t-on assister à une élection « pliée » d’avance, en faveur d’un ex-lieutenant de Mohamed Raouraoua ? Tout porte à le croire, sauf coup de théâtre de dernière minute.
Mohamed Mebarki
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