Il est des cas de force majeure qui ont cette vertu magique de faire transcender aux nations leurs différends politiques, fussent-ils profonds et historiques, dès lors qu’il s’agit d’humanitaire et de solidarité, des valeurs inscrites dans l’ADN de la diplomatie algérienne, qui sait se mettre au diapason, à fortiori quand il est question de venir en aide au peuple frère marocain, dont le sud du pays vient d’être frappé par un violent séisme. C’est dans cet esprit qu’il s’agit de comprendre la décision, prise hier, samedi 9 septembre, par les « hautes autorités algériennes », en annonçant l’ouverture de l’espace aérien algérien aux vols humanitaires et au transport des blessés. C’est un communiqué de la présidence de la République, relayé par la télévision publique qui en a fait état, ajoutant que « les hautes autorités algériennes ont exprimé leur disponibilité à fournir une aide humanitaire et mobiliser tous les moyens humains et matériels, en signe de solidarité avec le peuple marocain frère, suite au séisme qui a touché plusieurs régions du royaume ». Et le communiqué d’apporter encore cette précision de taille : « Dans le cas où les autorités du royaume marocain en expriment le désir », entendre désir d’aide humanitaire et de survol de l’espace aérien algérien. Avec ces deux décisions majeures, les autorités algériennes sont quittes du devoir de solidarité avec les frères marocains, le dernier mot revenant en dernier ressort au Gouvernement de Sa Majesté, pour donner ou non suite au geste humanitaire de l’Algérie. Un peu plus tôt, un communiqué du ministère des Affaires étrangères avait indiqué que « L’Algérie suit avec beaucoup de tristesse et grande affliction les conséquences du violent séisme qui a frappé plusieurs régions du Royaume du Maroc. En cette douloureuse épreuve, l’Algérie présente ses sincères condoléances aux familles des victimes et au peuple marocain frère, les assurant de sa profonde compassion, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ». Pour rappel, en date du 22 septembre 2021, suite à une réunion du Haut Conseil de sécurité, les autorités algériennes avaient décidé la fermeture « immédiate» de l’espace aérien national à tous les avions, civils et militaires, du Maroc. Cette décision a été prise « compte tenu de la poursuite des provocations et des pratiques hostiles de la part du Maroc », a précisé le communiqué du Haut Conseil de sécurité. La fermeture de l’espace aérien, intervenait dans le cadre d’une escalade médiatique et diplomatique, après une première décision, le 24 août 2021, des autorités algériennes de rompre unilatéralement les relations diplomatiques avec le royaume voisin. Le ministre algérien des Affaires étrangères de l’époque, RamtaneLamamra, avait alors reproché à Rabat de « n’avoir jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ».
H.Khellifi
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