24 heures après le violent tremblement de terre, qui a frappé la région de Marrakech, les autorités marocaines n’avaient pas encore lancé à un appel à l’aide internationale, malgré les nombreuses propositions émanant de beaucoup de pays, dont l’Algérie. Il a fallu attendre le milieu de l’après-midi d’hier, dimanche 10 septembre, pour que Rabat, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, sollicite officiellement l’aide de l’Espagne et du Qatar. Alors que des villages détruits en entier attendent toujours les premiers secours, le gouvernement du Makhzen temporise et poursuit une démarche sélective, qui ne colle pas à la situation d’urgence. Hier, l’Algérie, par le biais du ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, a déclaré qu’elle était prête à dépêcher en urgence, dans le cas où le Maroc accepte cette offre d’aide, une équipe d’intervention de la Protection civile comprenant 80 secouristes spécialisés. « Cette aide », souligne l’agence APS, « s’inscrit dans le cadre de l’aide logistique et matérielle d’urgence que le pays est disposé à apporter au peuple marocain frère, pour faire face aux conséquences du puissant séisme ». Le bilan des pertes humaines menace de s’alourdir davantage et la détresse des habitants des villages enclavés du Haut Atlas est incommensurable. Alors que des dirigeants politiques à travers le monde ont réagi, quelques heures seulement après le séisme, le roi du Maroc, qui selon un courtisan du Makhzen « n’a pas l’habitude de réagir à chaud », ne s’est manifesté qu’hier, en milieu de journée. Des photos montrant le présider une réunion de crise à Rabat ont été postées sur les réseaux sociaux, rapportent des médias français, D’après eux, le monarque se trouvait en France au moment où la catastrophe est arrivée. Sur le terrain et particulièrement dans les régions déshéritées et à l’origine isolées, la situation s’annonce très problématique. Le renforcement des moyens et des équipes de recherche et de secours tarde à se concrétiser. Une partie des populations sinistrées pense qu’elle a été abandonnée à son sort, notamment celles qui sont loin des centres urbains. Pourquoi Mohamed VI s’était-il fait montrer très « discret ». Pourquoi il ne s’est pas montré aux côtés des sinistrés ; cette population démunie pour la majorité, qui a tout perdu en quelques secondes ? Des questions face auxquelles seuls les Marocains ont des réponses.
Mohamed Mebarki
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