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Annaba : Marché informel des devises : Quand un potentiel acheteur fait flamber l’euro

Versatile à souhait, imprévisible, et surprenant par moments, le marché informel de la devise continue de faire parler de lui sur les places fortes de ce négoce. Loin de montrer des signes dessoufflement, il semble avoir encore de beaux jours devant lui, en labsence d’alternatives à même de ramener les taux de vente et d’achat des devises à des niveaux raisonnables. En effet, ces jours-ci, du côté des cambistes, comme à la place de la gare ferroviaire, la rue Gambetta et El Kods, l’euro a atteint un seuil jamais vu, voire égalé, par le passé. En ce sens, il a été négocié, il y a trois jours, à 22.800 dinars pour 100 euros, ce qui équivaut à 228 dinars algériens pour un euro. Ces chiffres donnent le vertige et font perdre le nord même aux spécialistes et habitués de ce commerce, sur lequel l’État n’a pour le moment aucun contrôle. Selon certains cambistes que nous avons approchés, cette montée en flèche de l’euro, qui était stable il y a une semaine, à environ 22.600 dinars algériens pour 100 euros, serait due à un acheteur potentiel de devises qui aurait fait grimper les prix. Nos interlocuteurs ajouteront avoir ressenti une certaine gêne lorsque cette personne leur a demandé de lui réserver un maximum de devises, plaçant la barre haut pour s’assurer d’obtenir tous les billets en euros disponibles. État de fait ayant engendré une rareté de l’euro sur le marché. Il est probable que cette personne soit un intermédiaire agissant pour le compte de quelqu’un qui tient les cordes de la bourse, car elle demandait de ne vendre des devises à personne d’autre. Les acheteurs habituels sont généralement des étudiants partant à l’étranger, des émigrants au Canada, des pèlerins en route vers la Omra, des patients cherchant des soins à l’étranger, des touristes, des importateurs, des commerçants et ceux qui cherchent à accumuler des devises pour un dossier de visa. Ces pratiques, aux relents dune frénésie innommable, semblent s’apparenter au blanchiment d’argent. Dans certains cas, il s’agit de gros commerçants qui préfèrent placer une partie de leur argent en banque et consacrer le reste à lachat de devises, en euros ou en dollars. Même des étrangers achètent des devises. Suite à cette flambée du prix de l’euro, qui semble maintenant se calmer, les cambistes vendent actuellement 100 euros pour 22.750 dinars algériens, soit cinquante dinars de moins que la veille. Bien que ces cambistes tirent un profit moyen de 200 dinars sur chaque transaction de 100 euros, ils expriment leur mécontentement face à cette situation qu’ils ont qualifié danormale. Ils expliquent que cela nuit particulièrement à ceux qui ne roulent pas sur de lor et qui éprouvent toutes les peines du monde à obtenir des devises à des prix raisonnables. En France, nos compatriotes ne sont pas en reste non plus, car le taux de change de l’euro, avec 22.600 dinars pour 100 euros, est également élevé.

Iheb 

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