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Patronat, licences d’importation et tripartite : Saïda Neghza déclenche la polémique

Saïda Neghza fait l’actualité. Dans la lettre qu’elle a adressée au président de la République, elle avait brossé un tableau noir de la situation socioéconomique du pays, qui selon elle, se caractérise par « un marasme et un climat des affaires souffrant du manque de confiance et, une surenchère presque généralisée des prix ». La présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), qui a dénoncé des cas d’entraves, rencontrées par des hommes d’affaires, « qui se plaignent de persécutions et de pressions diverses de la part des différents représentants de l’Etat ».D’après le contenu de sa lettre, elle a plaidé pour une «reconversion des amendes exigées, en obligation de lancement de projets d’investissements productifs ». « Tout homme d’affaires qui a fait des profits aspire à posséder des biens en Algérie et à l’étranger, comme c’est le cas pour tous les hommes d’affaires du monde entier, mais la loi algérienne ne permet pas ceci », a-t-elle soutenu. « Est-ce en mettant en faillite les opérateurs concernés, en vendant ou en fermant leurs usines et en mettant des milliers de travailleurs au chômage ? », s’est-telle interrogée, avant d’aborder le problème d’importation. « Actuellement, nous constatons des prix élevés et une rareté des produits en raison des restrictions et d’autres autorisations exigées, telles les autorisations techniques délivrées par le ministère de l’Agriculture et les attestations de régulation délivrées par le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, dont nous ne savons pas comment ils procèdent et selon quels critères elles sont délivrées », a-t-elle déploré. Pour cela, elle a appelé à la mise en place d’une commission d’enquête, qui sera « garante » de « plus de transparence », dans le traitement des demandes de licences d’importation, ainsi que des quotas autorisés. Il ne fallait pas plus pour faire réagir l’agence officielle d’informations APS. Sur un ton acerbe, il est reproché à Saïda Neghza d’être devenue le « porte-voix d’intérêts qu’elle est sensée, prétendument, combattre, ceux de l’ordre ancien, ceux d’une Issaba dont le sport favori, n’était pas la pratique du golf, mais le détournement de l’argent du peuple. Et qui revendiquent le droit d’acquérir des biens à l’étranger avec des transferts illicites, issus du même argent de la surfacturation ». Elle est désignée comme une « nostalgique de l’ordre ancien ». Pour l’APS, la lettre de la présidente de la CGEA « respire les intentions de ses véritables auteurs, à savoir maintenir l’inertie, mais renseigne aussi sur le total déphasage de ses auteurs, sur les transformations profondes que connaît l’Algérie ». « Tous les opérateurs économiques et les administrateurs de l’Etat connaissent ce personnage et son peu d’envergure et son penchant pour tout ce qui est étranger et international », lit-on encore, dans une dépêche intitulée « quand le folklore investit l’économie ». « Cette lettre nous rappelle étrangement, une organisation fantoche de « défense des consommateurs », qui défendait tout sauf ces dernies. Cette organisation, qui ne fait que défendre d’ailleurs le seul dossier de l’automobile et des licences d’importation des véhicules », écrit l’APS. Concernant les prix, l’agence de l’Etat rappelle que « comparé à de très nombreux pays qui connaissent une inflation record, avec des augmentations des prix de la majorité des produits et des matières premières, les prix en Algérie sont les plus bas ». Estimant que la position de Saïda Neghza, par rapport à la question de la surfacturation et la récupération de l’argent public détourné à l’étranger, est suspecte, l’agence officielle lui reproche de faire de la « ‘’proximité’’ des décideurs, des passerelles, un fonds de commerce et une force de son marketing personnel ». A propos de la relance de la tripartite, revendiquée par Saïda Neghza, l’APS rappelle que ce fut « le théâtre du dépeçage de l’économie algérienne et des entreprises publiques ». « C’est par la tripartite que de nombreuses entreprises du secteur public marchand ont été cédées aux oligarques du FCE. C’est par la tripartite, qu’a été distribué l’argent de la planche à billets au FCE », fait savoir l’APS.

Mohamed. M

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