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Face à une léthargie multisectorielle : Quelle sera la feuille de route du wali d’Oum El Bouaghi ?

Le nouveau chef de l’exécutif de la wilaya d’Oum El Bouaghi, AissaAissat, a-t-il une nouvelle feuille de route pour la wilaya ? Poursuivra-t-il ce qui a été entamé par son prédécesseur ? En attendant les réponsesà ces questions, il a du pain sur la planche. En premier lieu, l’investissement, constituant le cheval de bataille de l’exécutif pour son importance dans la création de richesses, de postes d’emploi et d’une dynamique économique, doit être rigoureusement suivi sur le terrain. En effet, de nombreux lots de terrain attribués auparavant à des prix symboliques dans le cadre de l’investissement ont fait l’objet, des années plus tard, de spéculation et ont été vendus à coups de milliards. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, ne s’est-il pas interrogé dans ce contexte sur le sort des 206 lots d’investissement non lancés ? Pour rappel, il a donné des instructions au directeur de l’Industrie afin de mettre fin à cette situation d’ici la fin de septembre 2023. Par ailleurs, la zone industrielle d’Ain Beida, l’une des plus anciennes de la région, continue de faire face à des problèmes de viabilisation. Le ministre s’est interrogé énergiquement quant à cette situation et a exigé des services concernés une date butoir pour l’achèvement des travaux. La Zone d’Activité et de Dépôt (ZAD) du chef-lieu de la wilaya n’est pas non plus épargnée par les problèmes de viabilisation et de raccordement aux divers réseaux. À ce sujet, le ministre de l’Industrie a fermement instruit les responsables de la gestion de cette zone à parachever toutes les opérations de viabilisation et d’éclairage, entre autres. En ce qui concerne la zone industrielle d’Ain M’lila, caractérisée par la présence d’un grand nombre d’unités industrielles employant des centaines de personnes et fabricant divers produits, tels que des batteries, des gants chirurgicaux, des médicaments, des réactifs et milieux de culture, du marbre, de l’huile de table, des filtres pour véhicules, du plastique, elle a contribué à créer une dynamique économique dans la région. Cependant, l’une des principales unités publiques de fabrication de cabines sahariennes (anciennement CABAM), qui produisait autrefois des produits de qualité répondant aux besoins nationaux, connaît des soubresauts, notamment des mouvements de protestation des travailleurs réclamant des augmentations salariales. La principale activité économique de la wilaya est l’agriculture, mais elle fait face à de nombreuses difficultés. La première concerne la faiblesse de la pluviométrie en raison du climat semi-aride de la région, ce qui rend les milliers d’hectares de champs de céréales tributaires de la générosité du ciel en l’absence de systèmes d’irrigation adéquats. Le problème du foncier agricole, qui perdure depuis de nombreuses années et engendre des conflits constants, a un impact très négatif sur les terres qui ne sont pas cultivées. Malheureusement, il semble qu’il n’y ait pas de solution à l’horizon en raison du manque de volonté pour le résoudre de manière définitive. De plus, les programmes de développement visant d’autres secteurs tels que l’arboriculture, en particulier la plantation d’oliviers annoncée avec enthousiasme sur une superficie de 20.000 hectares il y a quelques années, n’ont pas été suivis. Certaines terres qui étaient censées rester non cultivées, car elles servaient de pâturages au sud de la wilaya, ont été exploitées illégalement en l’absence de contrôle et de suivi rigoureux, y compris des labours illégaux et le forage de puits pour l’irrigation. Bien que des progrès aient été réalisés dans la prise en charge des habitants des zones d’ombre en ce qui concerne l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au gaz et à l’amélioration de l’infrastructure éducative, il reste encore beaucoup à faire. Ces efforts doivent se poursuivre pour améliorer la qualité de vie de la population de la wilaya. Cette satisfaction a été confirmée par le ministre de l’Intérieur lui-même, mais il est important de continuer à travailler en ce sens.

Tropdeproblèmes, peu de solutions…

En ce qui concerne la santé, certains projets qui avaient été suspendus ont été relancés, comme la construction d’hôpitaux dans les agglomérations d’Ain Fakroun, Ain Kercha, Dhalaa, et la finalisation de l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) le plus important d’Ain M’lila (240 lits), ce qui a renforcé les capacités d’accueil médical. Cependant, la ville d’Oum El Bouaghi, qui n’a jamais bénéficié de la création d’un EPH depuis sa promotion au rang de chef-lieu de wilaya, attend toujours une décision concernant une étude achevée il y a quelques années en vue de la construction d’un hôpital de 240 lits. Actuellement, elle dispose de deux structures hospitalières qui ne répondent pas aux normes, l’une étant un ancien siège de mouhafadha reconverti, et l’autre un ancien hôpital colonial de campagne. En ce qui concerne l’éducation, bien que la construction de nouvelles écoles et groupes scolaires soit significative, le programme visant à raccorder les cent écoles rurales au gaz propane, lancé en 2018, n’est pas encore achevé. De plus, toutes les cantines scolaires ne servent pas de repas chauds, et le transport scolaire demeure insuffisant. Il est préoccupant de constater que la wilaya se classe toujours en bas du tableau depuis quelques années en ce qui concerne les résultats des examens officiels, notamment le baccalauréat. Lors de l’année 2022-2023, elle s’est classée 51ème avec un taux de réussite de seulement 39,11 %, tandis qu’elle était 49ème l’année précédente, avec un taux de réussite de 46,74 %. S’agissant du tourisme, la wilaya dispose de nombreuses potentialités, telles que ses forêts, ses montagnes verdoyantes, ses zones humides et son riche patrimoine archéologique totalement délaissé. Cependant, le secteur semble être géré de manière administrative, sans une réelle promotion, en l’absence de journées d’information et de rencontres avec les professionnels du secteur pour exploiter pleinement ces atouts touristiques. La culture n’en a que le nom, au vu du manque d’activités culturelles et d’ateliers permanents pour les enfants. De plus, la maison de la culture ne semble pas être utilisée de manière optimale, car elle accueille principalement des récitalspoétiques et est parfois louée pour d’autres activités liées à d’autres secteurs. Pour ce qui est de la jeunesse et des sports, certains projets qui étaient à l’arrêt depuis des années ont été relancés, notamment le stade de l’Office des Parcs Omnisports du chef-lieu de la Wilaya (OPOW), le centre de préparation des équipes nationales (Zorg) et l’auberge de jeunesse à Ain Beida. Cependant, il est essentiel de maintenir un suivi constant pour garantir leur achèvement dans les délais prévus. Sur le registre du transport qui a fait récemment l’objet d’une session de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW), il semble y avoir plusieurs problèmes à résoudre. L’absence de gares routières dans les daïras, l’état vétuste et précaire de la majorité des bus, la nécessité de renouveler le parc de véhicules, la non-exploitation de nombreuses lignes, et l’absence de couverture de certaines communes rurales en raison du manque d’investisseurs sont autant de défisà relever.

K. Messaad

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