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Il refuse la main tendue de l’Algérie : Cynisme et effronterie du Makhzen

Finalement, les trois avions affectés pour le transport des équipes d’intervention et de sauvetage de la Protection civile et des aides humanitaires destinées au royaume du Maroc, suite au séisme qui a frappé ce pays vendredi passé, ne quitteront pas l’aéroport de Boufarik. Les autorités marocaines ont estimé n’en avoir pas besoin. C’est ce qu’a indiqué, hier mardi 12 septembre, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. « Dans une déclaration à la presse lundi, le ministre marocain de la Justice avait annoncé que le royaume marocain a accepté les aides humanitaires proposées par l’Algérie, qui seront acheminées en coordination avec le ministère marocain des Affaires étrangères », rappelle le même communiqué, en précisant que « sur la base de cette déclaration, le ministère algérien des Affaires étrangères a informé son homologue marocain, par le biais du consulat général de l’Algérie à Casablanca et le consulat général du Maroc à Alger, des mesures prises par le gouvernement algérien pour la mobilisation de trois avions de grande capacité pour le transport des aides humanitaires au Maroc selon les besoins nécessaires en cas de catastrophes naturelles », indique le communiqué du MAE, soulignant que « le consul général d’Algérie à Casablanca était en contact avec la cellule de crise créée au niveau du ministère marocain des Affaires étrangères afin d’officialiser la proposition d’aide présentée par l’Algérie ». Alors que les trois avions de l’ANP, consacrés au transport de l’équipe d’intervention, composée de 93 agents spécialisés, et à l’acheminement des médicaments, des lits, des tentes et des denrées alimentaires, étaient sur le point de décoller ; on n’attendait que le feu vert du ministère marocain des Affaires étrangères. Le ministère marocain des Affaires étrangères a informé le consul algérien à Casablanca que le Maroc n’avait, en fin de compte, pas besoin de l’aide humanitaire de l’Algérie ! En conséquence, le gouvernement algérien a pris acte de la réponse officielle de Rabat, qui a préféré, pour des raisons incompréhensibles, se passer de l’aide de certains pays, dont l’Algérie. Une situation qui sort de l’ordinaire, dans la mesure où l’attitude du Makhzen, appliquant un souverainisme de mauvais aloi, a été suivie par une campagne d’ « intox» menée par des médias, dont l’hostilité envers l’Algérie a atteint le stade de la pathologie. En déclinant l’assistance de l’Algérie, les autorités officielles du Maroc ne se sont pas contentées de se terrer dans un silence « assourdissant », qui met à nu la véritable nature d’une monarchie tout à fait déconnectée d’un Maroc qui souffre. Elles ont chargé des médias de semer le doute et la confusion autour de l’aide algérienne. Hier matin, de nombreux médias marocains n’avaient pas hésité à parler d’« une mise en scène » de la part de l’Algérie, en allant jusqu’à prétendre que le Maroc n’avait pas accepté l’offre d’aide proposée par l’Algérie, et que tout était parti d’une « mauvaise interprétation » des propos tenus lundi par le ministre marocain de la Justice. Celui-ci avait déclaré à la chaîne Al Arabya que son pays acceptait l’aide internationale, y compris celle de l’Algérie, précisant que cette aide faisait l’objet d’une coordination avec le ministère des Affaires étrangères. Nasser Bourita a-t-il réellement démenti l’acceptation de l’offre d’aide de l’Algérie ? Les médias marocains ne cessent de le crier, sans apporter la moindre preuve de ce démenti. En vérité, tous les responsables marocains se sont confinés dans un silence équivoque, en laissant la presse se déchaîner sur l’Algérie ! Rabat, qui a accepté l’aide de quatre pays, le Qatar, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Émirats arabes unis, ne semble pas trop s’inquiéter du sort de cette population du Haut Atlas, attendant toujours des secours qui ne viennent pas. En procédant à une sélection des aides en fonction des pays, le gouvernement marocain relègue l’urgence humanitaire au dernier plan, alors que sur le terrain, la situation est catastrophique. Les rescapés sont dans une détresse absolue, y compris les blessés, qui ne sont pas soignés. Dans les villages isolés du Haut Atlas, les gens n’ont pas de quoi manger ! Près de Taroudant, des gens enterrent leurs proches, en attendant une aide internationale que leur pays a soumis à des choix politiques, alors qu’il n’a pas lui-même les moyens de secourir les populations sinistrées.

Mohamed Mebarki

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