Le renouvellement des commissions enflamme l’Assemblée Populaire de la Wilaya (APW) de Skikda. La majorité des membres de cette dernière observent, depuis le dimanche 10 septembre, des sit-ins à l’intérieur du bureau du président où ils passent leurs nuits, exigeant de ce dernier de leur remette le procès-verbal des dernières délibérations.
Les élus signataires d’une pétition dénoncent l’état de stagnation dans lequel se trouve l’APW et ce qu’ils qualifient de « violations successives des lois garantissant sa conduite par son président et le rejet total du principe du dialogue avec tous les partis politiques, y compris les membres de son parti du FLN ». « Après de nombreuses tentatives visant à organiser le travail du Conseil et à activer son rôle et sa contribution à l’accompagnement de l’appareil exécutif, le président d’APW ferme la porte au dialogue. Ceci se résume par son refus de publier le contenu du procès-verbal de la session ordinaire tenue les 12 et 13 juillet 2023 et des délibérations de la dernière session, dont la plus importante a été l’installation des trois vice-présidents élus, ainsi que la restructuration des neuf commissions dissoutes au cours de la même session, ce qui a conduit à la paralysie du conseil. Le président d’APW a également refusé de tenir une séance de dialogue le 10 septembre 2023 », lit-on dans le document. Pour sa part, le président de l’APW, Abdelhamid Benia, a indiqué, dans un communiqué rendu public avant-hier, mardi 12 septembre, que les événements survenus récemment au siège de l’APW se sont accompagnés d’actions irresponsables et de fausses déclarations de certains membres du Conseil qui tentent de semer la confusion. Il a souligné : « Il n’y a pas de paralysie comme le prétendent certaines parties. Seuls les vice-présidents ont été autorisés à être limogés lors d’un mandat précédent. Il s’agit d’une tentative de notre part d’apporter un amendement partiel à la structure du bureau du Conseil afin d’obtenir stabilité, ce que les membres du Conseil ont demandé. Effectivement, les représentants précédents ont été destitués et remplacés les 12 et 13 juillet 2023. Cependant, cela s’est produit en raison des violations qui ont eu lieu au cours de la session, qui n’a pas été achevée. Nous nous sommes abstenus d’envoyer les délibérations en raison de notre connaissance de la présence de procurations illégales qui n’ont pas été remises au bureau de la séance, entre autres. Tout ceci a été mentionné dans le rapport envoyé aux autorités compétentes. Quant aux commissions, elles sont en état d’activité normale, exerçant tous les pouvoirs qui leur sont conférés par la loi en matière de communication avec certains membres du Conseil au sein de la présidence ». Le président d’APW ajoute : « Depuis le 10 septembre, mon bureau est utilisé comme dortoir. Ils s’y sont introduits vers 10h30 sans avoir pris de rendez-vous à l’avance. J’ai répondu à plusieurs questions avant de voir la séance se transformer en une arène d’échange d’accusations et d’insultes. Afin d’éviter que la situation ne dégénère, j’ai demandé aux participants de partir vers 12h30. Cependant, le groupe concerné a refusé de quitter le bureau ». « Nous avons fait de nombreuses concessions, en retirant deux représentants issus du FLN et en votant en faveur d’un amendement proposé par une autre formation, comprenant deux comités dirigés par deux membres des factions. Cependant, cela n’a pas abouti, car les élus récalcitrants insistent pour obtenir tous les postes permanents au sein du bureau du Conseil. Ils cherchent à exercer une pression sur le président du Conseil pour le pousser à démissionner, comme ils l’ont déclaré précédemment. Cela explique leur insistance sur le processus de restructuration de l’assemblée, que nous continuons de refuser, car il est illégal et non stipulé dans la loi de la wilaya ou dans les statuts du conseil. En ce qui concerne leurs allégations, nous les avons refusées afin de permettre à certains membres du conseil d’obtenir une copie du procès-verbal de la séance ordinaire des 12 et 13 juillet 2023. Je tiens à préciser que la demande de procès-verbal de séance doit être individuelle, conformément à l’article 32 ».
Imed Moues
Partager :