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Délabrement du « marché Francis » (Annaba) : Les habitants réclament une rénovation urgente

Construit en 1938, les « Halles centrales des fruits, légumes et poissons », communément appelées « Marché Francis » dans le jargon annabi, sont dans un piteux état. « Un bijou situé en plein centre-ville, rue Émir Abdelkader, ex-Bugeaud », nous dit-on. Cet édifice commercial, qui n’a jamais été fermé au public pour de véritables travaux d’aménagement et d’entretien, n’est plus fréquenté comme avant par ses clients en raison de l’insalubrité qui y règne. Des clients, et même des commerçants, font état de la présence de rats d’égouts de la taille d’un chat. « De jour comme de nuit, des rats qui se sont installés circulent partout et finissent par se nourrir des denrées alimentaires exposées sur les étals », a fait savoir un marchand de fruits et légumes. « Les rats sont vecteurs de graves maladies telles que la leptospirose. Cette maladie, qui est une bactérie liée à l’urine des rongeurs, peut être transmise à l’Homme après avoir consommé tel ou tel produit alimentaire », nous a expliqué un médecin. La prolifération des rats est due à l’insalubrité qui prévaut dans ce marché et à l’accumulation des ordures qui débordent des bacs à ordures installés devant l’entrée. Faute de ramassage régulier des déchets et en l’absence de campagne périodique de dératisation, le rat est devenu maître des lieux. Abondant dans le même sens, de nombreux citoyens déplorent l’état des escaliers. « Les escaliers sont crasseux. Les voir dans un tel état vous donne envie de vomir. Cela fait plus de soixante ans que je fais tous les matins le marché. Beaucoup de marchands me connaissent en tant que cliente. Je n’ai jamais vu notre marché dans cet état pitoyable. Où sont passés les gestionnaires de cet édifice pour lui redorer son blason d’antan ? », s’est interrogée une octogénaire tenant un couffin à la main. « Il faut le fermer au public et l’aménager de fond en comble », a-t-elle ajouté. Par ailleurs, la poissonnerie unique en son genre en Algérie, située au rez-de-chaussée du « Marché Francis », est également abandonnée à son triste sort depuis quatre décennies. « Comme cette poissonnerie est fermée, les gens s’approvisionnent en poissons exposés sur des éventaires de fortune installés à l’extérieur de ce marché », a souligné un boucher dépité. Sur un autre volet, le marché couvert d’El-Hadjar, construit à coups de millions de centimes dans les années 80, qui a grevé le budget de l’État, est, quant à lui, abandonné depuis belle lurette.

Nejmedine Zéroug

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