Les activités du comité ministériel, chargé du redressement fiscal des entreprises, notamment privées, viennent d’être gelées par le président de la République. C’est ce que vient d’annoncer Kamel Moula, président du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA). L’annonce a été faite à l’issue de l’audience, accordée récemment par Abdelmadjid Tebboune, à une délégation du CREA. Le chef de l’État a donc tranché en faveur de cette organisation patronale, créée en février 2022 et présidée par le patron des laboratoires Venus, spécialisés dans les cosmétiques. Kamel Moula a indiqué par ailleurs que les méthodes, jadis employées par ce comité, seront revues.Les dossiers déjà traités, feront également l’objet d’une révision. Les patrons pénalisés auront ainsi l’occasion d’introduire des recours et de bénéficier d’un échéancier en cas de fraude fiscale. Au regard des déclarations du président du CREA et à la lumière de tout ce qu’il a déclaré, la décision prise par Abdelmadjid Tebboune serait à inscrire dans un contexte très particulier. Cette décision est loin d’être anodine. De nombreux observateurs de la scène politique nationale n’hésitent pas à faire le rapport avec la récente sortie de Saïda Neghza. Celle-ci a déjà sollicité, publiquement, l’intervention du président de la République, dans une lettre à travers laquelle la présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), a dénoncé des cas d’entraves, rencontrées par des hommes d’affaires, qui « se plaignent de persécutions et de pressions diverses de la part des différents représentants de l’État », tout en plaidant pour une «reconversion des amendes exigées, en obligation de lancement de projets d’investissements productifs ». La mesure prise par le président de la République en faveur du CREA, une organisation patronale mise sur pieds dans le but de se démarquer du Forum des Chefs d’Entreprise (FCE) et des pratiques instituées par ce forum, du temps du règne de la Issaba, vient de confirmer que les revendications portées auparavant par Saïda Neghza ont trouvé une bonne écoute au niveau de la plus haute autorité du pays. C’est clair,lors de la rencontre entre le président de la République et la délégation du CREA,les discussions ont touché à tous les aspects de l’économie. Ils ont permis, à cette frange du patronat, d’exprimer de vive voix leurs préoccupations à propos des blocages ou de ce que Kamel Moula a appelé « les résistances au renouveau économique de l’Algérie ». Dans le même contexte, le CREA n’a pas manqué de réaffirmer son soutien à la politique de lutte contre la corruption, menée au pas de charge par le président Abdelmadjid Tebboune. Le CREA s’est engagé, à son tour, à contribuer activement à la levée des contraintes économiques et à jouer un rôle de force de proposition, au moment où l’Algérie ambitionne à relancer son économie sur des bases solides. Conscient des défis et des enjeux, le président de la République vient de démontrer qu’il était réceptif aux doléances de tous ceux qui veulent jeter les fondements d’une économie performante et créatrice de richesses.
Mohamed Mebarki
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