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Contractuels de l’enseignement : Les réserves des syndicats

La rentrée scolaire pour les onze millions d’élèves des trois paliers de l’enseignement, aura lieu aujourd’hui, mardi 19 septembre, sur l’ensemble du territoire national, après des mois de préparatifs par les responsables du ministère de l’Éducation. Hier, le ministre Abdelkrim Belaabed, s’est réuni en conférence nationale, par vidéoconférence, avec les directeurs de l’Éducation, pour faire le point sur l’opération de recrutement d’enseignants contractuels, visant à pallier le manque de postes pédagogiques. « Cette opération a son importance et permettra de garantir un encadrement pédagogique à l’ensemble des groupes de classe » a déclaré Abdelkrim Belaabed, qui a ordonné aux différentes directions de l’Éducation de télécharger de la plate-forme du ministère les décisions d’affectation sur lesquelles est mentionnée la qualité de « contractuel » et de les envoyer aux établissements concernés. « Le contractuel qui ne rejoint pas son poste au bout de 24 heures est de facto radié, pour être remplacé par un autre qui est sur la liste d’attente » prévient le ministre, qui est longuement revenu sur la genèse de cette opération de recrutement, alors qu’il y a quelques années, un grand nombre d’entre eux, ayant des années d’expérience à leur actif, n’ont pas été embauchés. Même si le ministre a défendu le principe du recrutement massif des contractuels, les syndicats sont vent debout et n’ont pas hésité à le dire haut et fort hier, lors d’une table ronde organisée par le journal El Bilad, autour de Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (CNAPESTE), Zoubir Rouis, porte-parole du Conseil des Lycées d’Algérie (CLA) et Khaled Mouhoub, président de l’Association des parents d’élèves. « Moi j’ai fait cinq années de formation et je n’ai pas l’impression de maîtriser tous les outils pédagogiques devant mes élèves », commence par pointer Boudiba, qui pose en creux le problème de la capacité de ces contractuels à assumer comme il se doit leur mission, surtout que leur formation ne s’est déroulée que sur quelques jours. « Insuffisant » abonde dans le même sens le syndicaliste du CLA, qui parle aussi de « bricolage de dernière minute » au niveau du ministère, à qui il reproche aussi de manquer de « visibilité dans la gestion des ressources humaines ». « Qui me dit que ces contractuels recrutés pour les besoins des classes ne vont pas partir dans d’autres secteurs, dès qu’ils trouveront des emplois plus rémunérateurs », enchaîne encore Boudiba, qui profite pour revenir à la charge sur l’inévitable question des salaires et du statut particulier de l’enseignant. Pour sa part Khaled Benmouhoub, de l’Association des parents d’élèves, approuve la démarche du ministère, concernant les contractuels, tout en préconisant un suivi annuel pour peaufiner leur formation, étant pour la plupart détenteurs de diplômes supérieurs qui n’ont rien à voir avec le métier d’enseigner. Avec des visions aussi contradictoires entre le ministre d’une part et les syndicats d’autre part, la rentrée ne se présente pas forcément sous de bons auspices et les turbulences ne sont pas à exclure, du fait d’un syndicat qui continue de clamer son opposition contre la nouvelle loi, qui régit le droit de grève et le libre exercice syndical.

H. Khellifi

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