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Exode massif et continu des médecins algériens : Une hémorragie cataclysmique

Le docteur Lyes Merabet vient d’accorder un entretien au journal électronique, TSA, où il aborde de nouveau la question épineuse liée à l’exode massif des médecins algériens. Selon le président du syndicat national des praticiens de santé publique, « la saignée continue malheureusement dans le secteur de la santé publique en Algérie. Le secteur est aujourd’hui doublement pénalisé par la fuite de ses compétences vers l’étranger ou vers le secteur privé ». Ce n’est pas la première fois que ce praticien évoque publiquement ce phénomène. Il y’a une année, il avait abordéce problème, rappelant que « cela fait des années qu’on est en train de perdre nos médecins au profit de la France ou d’autres pays ». Selon lui, les raisons sont multiples. « Il y a des considérations d’ordre général. C’est le cas de beaucoup de jeunes qui pensent à quitter le pays pour s’installer ailleurs en considérant qu’il y a beaucoup plus d’opportunités en termes de niveau de vie, de conditions de travail, de progression de carrière ». « C’est un potentiel humain aux compétences confirmées que nous n’avons pas pu retenir devant la non-concrétisation de beaucoup de promesses faites par les pouvoirs publics depuis des années et relayées notamment par les syndicats que nous sommes. Des promesses qui devraient permettre de mettre en place des mesures d’intéressement et des solutions concrètes sur le terrain pour améliorer les conditions socioéconomiques de ces professionnels », a-t-il déclaré à TSA. « Nous n’avons pas cessé d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la gravité du problème et surtout sur les conséquences sur le fonctionnement de nos structures de santé publique », a-t-il souligné, avant de constater amèrement que « les solutions proposées par les différentes organisations syndicales représentatives tardent à se mettre en place ». « Chaque année, à l’occasion des épreuves de vérification des connaissances organisées en France, on continue malheureusement de faire le constat en rabâchant les mêmes paroles et les mêmes expressions », a-t-il lâché l’air dépité. « Il y a pleines de situations qui font que nos jeunes ou moins jeunes médecins pensent à quitter le secteur public vers le privé ou s’installer à l’étranger où les conditions de travail sont meilleures et où la post-graduation offre de meilleures opportunités et où la qualité de l’enseignement et de la recherche est meilleure », a-t-il expliqué. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, au moment où l’Algérie ne fait absolument rien pour garder des médecins qu’elle a formés, d’autres pays multiplient les mesures pour les attirer ! « De nombreux pays, (notamment la France), qui ont besoin de ces compétences médicales, n’ont pas lésiné sur les moyens au niveau réglementaire, financier, et de l’intéressement. Des mesures ont été mises en place pour attirer ces compétences afin de répondre aux besoins de la population française », a-t-il constaté. Insistant sur le fait qu’un pays comme la France, « qui accuse un important déficit en médecins dans différentes spécialités compte combler les déserts médicaux dont souffrent de nombreux départements, en s’orientant vers les diplômés étrangers ». En résumé, l’Algérie peine énormément à garder ses médecins ! C’est une réalité qu’il est tout à fait absurde de vouloir dissimuler sous n’importe quel prétexte. D’ailleurs, ça ne sert absolument à rien de faire l’impasse sur un phénomène, qui a tout l’air d’un véritable « exode » au sens propre du terme. La sonnette d’alarme a été tirée depuis des années par des médecins, qui n’ont pas manqué d’alerter les pouvoirs publics sur les départs massifs de médecins radiologues, néphrologues, anesthésistes-réanimateurs et psychiatres, tous formés en Algérie !

Mohamed Mebarki

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