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Onze millions d’élèves retournent en classe : Une rentrée sous le signe des nouveautés 

C’est à partir de la Wilaya d’El Bayadh, au sud-ouest du pays, que le ministre de l’Éducation, accompagné des membres de son staff et de représentants de l’Association de parents d’élèves, a donné le coup d’envoi officiel de la rentrée scolaire 2023-2024. Dans une déclaration à la presse, le ministre s’est gardé de tout triomphalisme, quant à l’évaluation de cette rentrée, concédant néanmoins qu’elle sera réussie « compte tenu des efforts et des préparatifs engagés sur le plan matériel et humain, pédagogique et structurel ». En effet, Abdelkrim Belaabed a préféré mettre en exergue dans son propos « les nouveautés » nombreuses, qui sont la marque de cette rentrée, millésime 2023-2024 en les égrenant. Il s’agit d’abord de l’introduction de l’éducation physique et sportive, dans le cycle du primaire, une activité qui n’existait pas dans le cursus scolaire. Elle permettra, au-delà de développement des capacités physique de l’enfant, de détecter prématurément la graine de futurs champions algériens. Concernant l’introduction de l’éducation routière, Belaabed a nuancé en expliquant qu’elle « sera enseignée sans augmentation du volume horaire » et sera intégrée à l’éducation civique au cycle primaire et intégrée à des matières déjà existantes, telles que les langues, aux cycles moyen et secondaire. Les nuances dans les propos du ministre, renvoient au manque d’enthousiasme dans la famille de l’Éducation, quant à l’enseignement de cette matière qui s’apparente à une forme de « coquetterie » de la part des responsables. Mais dans les faits, l’on craint qu’elle ne fasse qu’alourdir davantage la charge pédagogique des élèves, qui ne compte pas moins de dix matières. Toujours, au rayon des nouveautés, le ministre explique que son département compte poursuivre le processus d’introduction de la langue anglaise en cinquième année primaire, après son introduction l’année dernière en quatrième année. S’agissant de l’examen de cinquième, mis en place l’année dernière à titre expérimental, le ministre annonce qu’il sera maintenu, décision prise à l’issue de son évaluation, pendant l’été, par des experts qui l’ont considéré comme « un outil d’évaluation efficace des connaissances et des lacunes des élèves, mais   sans la pression d’un examen en bonne et due forme ». Par ailleurs, l’autre nouveauté pour le cycle secondaire, c’est l’introduction de la filière des arts en terminale, ainsi que l’organisation du baccalauréat en sept filières, pour la première fois, ajoute le ministre. Ce dernier ne donne néanmoins pas plus de détails sur l’enseignement des arts, dont on ne sait pas s’il est destiné à tous les élèves de troisième année secondaire ou uniquement aux littéraires. Dans son intervention, le ministre a évoqué, quoique de façon laconique, les revendications syndicales en rappelant les instructions du président de la République, portant « approbation du statut particulier des personnels de l’éducation avant la fin de l’année en cours ». Lundi 18 septembre passé, les porte- paroles du CNAPESTE et du CLA, invités sur le plateau d’El Bilad, n’ont pas fait dans la périphrase en exigeant « l’application, dès cette année, du statut particulier ». Ils ont en outre brandi le spectre de la grève. La rentrée « souple et apaisée », selon le vœu de Belaabed, risque d’être un vœu pieux, si les syndicats, refusant déjà de participer aux réunions auxquelles le ministère de l’Éducation les invite, décident de passer à l’action pour la levée de l’embargo sur le statut particulier, objet d’interminables palabres, et pour la défense du droit syndical, menacé selon eux par la nouvelle loi, amendée par le parlement lors de la dernière session. Du chahut en perspective.  

H. Khellifi.

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