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78ème session de l’AG de l’ONU : Le président Tebboune fait entendre la voix de l’Algérie

C’est sans conteste un moment fort dans le parcours personnel du président Abdelmadjid Tebboune, en s’exprimant dans la soirée d’avant-hier, mardi 19 septembre, à la tribune des Nations Unies, à l’occasion de la 78ème session de l’Assemblée Générale (AG) annuelle. Outre le fait d’asseoir davantage l’image de l’Algérie à l’international, devant le gotha politique mondial, le chef de l’État a fait retentir la voix du pays dans la prestigieuse enceinte onusienne, située au bord de l’East River, à Manhattan, dans l’État de New York. Son discours, subtilement structuré et bien calibré, pointe sur la carte du monde les zones de tension qui agitent présentement la planète. Il met en avant l’approche algérienne par rapport à ces problématiques et se termine par un plaidoyer en faveur d’un nouvel ordre mondial. En effet, les mots du président ne sont pas sans nous rappeler un certain avril 1974, date du célèbre discours, de son non moins célèbre prédécesseur, Houari Boumediene, qui avait fait le procès « du système capitaliste mondial obsolète et dépassé, comme est dépassé le système colonial dont il est la perpétuation ». Et de faire référence à ce moment, en soulignant que l’Algérie avait milité, il y a cinquante ans, depuis la même tribune onusienne, « pour pallier les dysfonctionnements qui caractérisent l’actuel ordre mondial, en plaidant pour un nouvel ordre, sous-tendu par l’égalité entre États, des principes pour lesquels a été créée l’ONU ».  Concernant les conflits qui agitent le monde, ils ont atteint « un niveau sans précédent », avec « des millions de personnes déplacées et une transformation des relations internationales, passant de la coopération et de la convergence à l’affrontement », a-t-il déclaré. D’où son insistance, en revenant à la charge sur une des revendications inamovibles de l’Algérie, concernant la réforme du Conseil de sécurité, selon « une approche intégrée » qui devrait être, selon lui, une priorité de la communauté internationale « afin d’aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant une représentation transparente ». « L’Algérie qui s’apprête à occuper son siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU, est pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie, eu égard aux défis qui se posent à la communauté internationale », souligne le président, qui explique qu’elle (l’Algérie) rejoindra le Conseil de sécurité porteuse d’espoirs des peuples africains et arabes. Par ailleurs, le président de la République a mis en avant l’aspiration du pays de parvenir à une décolonisation définitive de la dernière colonie en Afrique, où « tout un peuple au Sahara occidental, reste privé de son droit à l’autodétermination, à travers un référendum libre et régulier, conforme au plan de règlement ONU-OUA adopté par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties en 1991 ». Sur le plan régional, Tebboune a mis en avant les efforts consentis par l’Algérie, pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues, notamment en Libye, au Mali, au Niger, et au Soudan. Si le rôle de l’ONU, qui consiste à peser sur le destin du monde, est aujourd’hui mis dans la balance, le président aura au moins eu le mérite de faire entendre la voix de l’Algérie, qui persiste et signe pour un ordre mondial en rupture avec la loi de la jungle actuelle. Angélisme ? Peut-être, mais c’est tout à l’honneur de l’Algérie de se faire l’écho des valeurs fondatrices de sa révolution.

H. Khellifi/APS

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