« Nous aspirons à une solution pour la dernière colonie en Afrique et que soit organisé un référendum conformément au plan des Nations Unies de 1991 ». Ce passage est extrait du discours historique, prononcé par Abdelmadjid Tebboune devant les chefs d’État et de gouvernement de plus de 140 pays, réunis à l’occasion de la 78ème session de l’assemblée générale des Nations unies. Le président de la République, n’a, en effet, rien inventé en évoquant la question du Sahara occidental, que le Maroc a annexé en novembre 1975, en s’appuyant sur des fantasmes prétendument liés à des considérations historiques en rapport avec le mythe du « grand Maroc ». Soutenu par certains de ses alliés occidentaux, Hassan II avait envahi les territoires abandonnés par les Espagnols, en organisant une des plus grandes manipulations de l’histoire, cette soi-disant « marche verte », pensant mettre la communauté devant le fait accompli. Mais il avait oublié que les Sahraouis, qui avaient déjà combattu contre l’occupant espagnol, n’allaient pas se soumettre, en acceptant un tel scénario diabolique. En février 1976, les Sahraouis regroupés au sein du Front Polisario, sous la direction de Mustapha El Ouali, avaient donné naissance à la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) ; renforcés par le droit international et le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, fondement des politiques de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA) depuis 1964. La lutte armée contre la présence marocaine est ainsi lancée. Hassan II, dont le cynisme dépassait toute imagination, y a vu une occasion en or pour se débarrasser des officiers supérieurs de l’armée royale, qu’il soupçonnait d’être impliqués dans les deux tentatives de coup d’Etat qui l’ont visé. En plus de la tristement connue prison de Tazmamart, où les conditions d’incarcération étaient plus qu’inhumaines, tous les militaires, dont la soumission au trône était jugé tiède, étaient envoyés combattre au Sahara occidental. En 1976, ne dissimulant guère ses visées, le monarque, qui revendiquait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, n’a pas hésité à partager ce territoire avec la Mauritanie ! En niant l’existence d’un peuple sahraoui, déterminé à se libérer de toute tutelle, Hassan II s’est mis à dos l’Algérie, dont la politique extérieure était basée sur principes hérités de la Guerre de libération nationale. « Le droit des peuples à décider de leur sort » ; le principe était clair, et tous les présidents, qui se sont succédés en Algérie, ne pouvaient pas l’occulter, quels que soient les intérêts en jeu. Si l’Algérie a pris fait et cause pour la lutte du peuple sahraoui pour son autodétermination, ce n’est certainement pas dans le but de s’assurer une issue sur l’Atlantique, comme ne cesse de le répéter la propagande marocaine. Mais parce qu’elle croyait et croit toujours à la justesse des revendications portées par le Polisario et le peuple sahraoui, qui appellent à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Ce n’est pas par hasard, que la RASD est aujourd’hui membre à part entière de l’Union Africaine (UA). En effet, de grand pays africains et sud américains n’ont pas tardé à reconnaitre la République sahraouie, comme l’Afrique du sud ou le Venezuela. Même les opinions publiques progressistes dans les pays occidentaux soutiennent sans réserve un combat qu’elles estiment juste. Le soutien d’Israël au Maroc a fini par dévoiler aux yeux de l’opinion publique internationale, la véritable nature de la monarchie marocaine !
Mohamed M
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