Le Conseil monétaire et bancaire vient d’adopter un projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change. Ainsi et afin de réduire l’impact du marché parallèle des devises ; l’Algérie vient d’entreprendre « une démarche qui vise à créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national de ces bureaux », a indiqué un communiqué de la Banque d’Algérie. « Le Conseil monétaire et bancaire, lors de sa session ordinaire tenue le 21 septembre 2023, sous la présidence de M. Saleh Eddine Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, a adopté le projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change », a souligné le même communiqué. L’adoption de ce texte constitue une des étapes charnières d’un long processus, qui a duré des années. En effet, l’idée de création de bureaux de change agréés par l’Etat ne date pas d’hier. Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis au moins une vingtaine d’années avaient évoqué cette question. Une question remise au goût du jour durant les différentes campagnes électorales pour les présidentielles ou les législatives, mais qui n’a jamais connu de suite sur le terrain. Cette fois sera-t-elle la bonne ? Selon la BA, dans le cadre « d’une démarche progressive qui vise, dans une première étape, à créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national de bureaux de change, pour faciliter les opérations de change au large public ». Toujours d’après le communiqué de la BA, « le champ d’activités de ces bureaux englobera plusieurs opérations, notamment, celles portant sur le droit ou allocation de change au profit des résidents, pour voyages touristiques ou professionnels à l’étranger, frais d’études et de stage, etc… ». Considérée comme cruciale, cette étape de mise en place d’un « réseau organisé et régulé » d’établissements offrant des services de change sécurisés, sera suivie par une révision du corpus régissant ces opérations de change, en adéquation avec l’évolution économique et sociale de notre pays met en exergue la BA, indiquant que « ce règlement constitue le premier d’une série de textes d’application de la Loi monétaire et bancaire n 23-09 du 21 juin 2023 et sera suivi par d’autres règlements, qui seront promulgués successivement. Les Algériens seront-ils libérés du diktat des barons, qui contrôlent le marché noir des devises, un marché qui ne répond à aucune logique économique connue. Il y’a une semaine, l’euro avait enregistré une flambée inédite au square Port Saïd où 100 euros s’étaient échangés contre 22 700 dinars à l’achat et 22 000 dinars à la vente. Depuis quelque temps, la situation est devenue insoutenable pour les citoyens et aussi les pouvoirs publics, qui semblent cette fois-ci déterminés à concrétiser un vieux projet, qui ne sert pas obligatoirement les intérêts de certains groupes bien introduits dans le circuit. Ces derniers seront dans l’obligation de s’inscrire dans la démarche préconisée par les autorités financières du pays. Mais, iraient-ils jusqu’à accepter la concurrence ?
M.M
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