« L’année 2024 sera charnière pour la participation du citoyen à toutes les décisions ayant trait au développement dans le cadre du renforcement de la démocratie participative. Nous avons débuté le dialogue avec le mouvement de la société civile à travers toutes les daïras pour écouter leurs préoccupations. Ces dernières constituent une feuille de route pour l’année prochaine », a affirmé le wali de Khenchela, Youcef Mahiout, lors d’une entrevue qu’il a accordée récemment à la radio régionale.
Et d’ajouter : « Nous serons très rigoureux quant au respect des délais impartis aux projets lancés, à travers un suivi permanent sur le terrain. Nous accompagnons ceux qui sont capables de gérer les différentes situations et n’hésitons pas à prendre les mesures nécessaires à l’encontre des récalcitrants et défaillants ». S’adressant aux citoyens, Youcef Mahiout a tenu à souligner : « L’objectif de notre présence dans la wilaya consiste à être au service du citoyen, véritable pierre angulaire autour de laquelle s’articulent toutes nos actions. Nous sommes donc mobilisés pour répondre à ses préoccupations ». Toutefois, le citoyen doit adhérer au mouvement de la société civile pour présenter ses doléances de manière sereine et ne pas laisser de place à ceux qui souhaitent porter atteinte à la wilaya, a-t-il souligné. En ce qui concerne le programme complémentaire de développement, le chef de l’exécutif a rappelé l’enveloppe financière allouée, qui s’élève à plus de 95 milliards de dinars pour 59 opérations. Celles-ci ont été examinées lors de la récente visite du ministre de l’Intérieur qui a prêté une oreille attentive aux préoccupations de la société civile. Évaluant ledit programme, Youcef Mahiout a déclaré : « Sur les 59 opérations, 56 ont été lancées. Les trois restantes doivent faire l’objet d’une réévaluation avec l’accompagnement du ministre de l’Intérieur. Seize autres opérations ont été achevées, ce qui représente 27 % du programme global. La préoccupation majeure demeure l’incompatibilité sur le terrain entre le taux d’avancement des travaux et le taux de consommation des crédits, due à l’absence de présentation de rapports de situations par les entreprises réalisatrices. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur a donné des instructions fermes quant à la présentation de rapports mensuels pour accélérer le rythme des travaux en appliquant le système 3×8 (trois fois huit heures, ndlr).
Le train sifflera bientôt dans la région
En mettant l’accent sur les préoccupations de la société civile, le chef de l’exécutif a évoqué la demande des fellahs concernant l’étude de la faisabilité de la construction de retenues collinaires, une opération pour laquelle le ministre de l’Intérieur avait exigé la proposition de zones. « Nous avons soulevé la question des reliquats financiers de certaines opérations réalisées dans le but de réaffecter ces fonds à d’autres projets, en particulier les périmètres agricoles destinés aux jeunes. Nous avons également demandé au ministre de confier la gestion de l’approvisionnement en eau potable des neuf communes restantes à l’Algérienne Des Eaux (ADE) », a-t-il indiqué. Soulignant l’importance cruciale du projet de la ligne ferroviaire devant relier Khenchela et Ain Beida (Oum El Bouaghi) pour le désenclavement de la région, Youcef Mahiout a dira : « Au vu de l’importance capitale de ce projet ayant reçu une enveloppe de plus de 50 milliards de dinars, soit plus de 50 % du financement total du programme complémentaire, il est impératif de le mener à bien dans les délais fixés. Cette opération était initialement prévue pour être achevée en juillet 2024. Cependant, les ministres ont insisté, lors de leurs visites sur le terrain, sur la nécessité de la terminer d’ici la fin de l’année 2023 ». Les travaux se poursuivent, selon le wali, en dépit de quelques obstacles, notamment des oppositions qui sont examinées au cas par cas. Les entreprises ont également la possibilité de choisir entre le système de travail 3×8 ou 2×10 pour relever ce défi et achever le projet d’ici la fin de 2023. Évoquant l’impact du rail, Youcef Mahiout a souligné que la ligne, qui comprend des gares pour les voyageurs et le transport de marchandises, facilite la mobilité des citoyens à travers tout le réseau ferroviaire national, d’où son importance sur le plan social. En ce qui concerne l’impact économique, il se fera sentir dans la commercialisation des pommes, des céréales du sud et des cultures maraîchères, a-t-il ajouté. Et de préciser que le taux d’avancement des travaux est actuellement d’environ 45 % et que les entreprises se sont engagées à accélérer la cadence pour que le train puisse bientôt siffler à Khenchela.
Cap sur les routes, l’eau et l’agriculture
Pour ce qui est des projets structurants du département des travaux publics, qui constituent le poumon de la stratégie de développement dans la région, le chef de l’exécutif a insisté sur la nécessité de doubler les voies de plusieurs axes routiers, notamment OuledRechache – Mehmel, Nsigha – Babar et Kais – Batna, avant la fin de l’année 2023. Il a également rappelé la réception et la mise en service de deux tronçons de route, d’une longueur de 12 et 27 kilomètres respectivement, au sud de la wilaya, ainsi que la réalisation d’ouvrages d’art à Khirane et GolaaTrab qui représentaient de véritables « points noirs ». Alors que le secteur des ressources en eau a connu une amélioration considérable, certaines zones nécessitent une prise en charge rigoureuse, à l’exemple de Yabous et Bouhmama. La concrétisation de certains projets du programme complémentaire, comme la réalisation de la station d’épuration des eaux qui est en bonne voie, la rénovation des conduites du réseau de la ville de Khenchela pour un coût d’un milliard de dinars, ainsi que la création de réservoirs d’eau, améliorera la situation, selon le premier responsable de la wilaya. Quant à la réalisation du barrage d’Oued Lazrag, une préoccupation majeure pour les fellahs de la zone montagneuse de Bouhmama, Youcef Mahiout précise : « Le projet est centralisé auprès de l’Agence Nationale des Barrages et Transferts (ANBT). L’appel d’offres pour l’étude a été finalisé et le lancement des travaux ne dépassera pas le mois d’octobre ». En matière d’agriculture, dont l’expérience riche de l’entreprise Cosider au sud de la wilaya est très appréciée par les responsables locaux, le chef de l’exécutif a annoncé le raccordement de 500 kilomètres de réseau électrique dans le cadre du programme complémentaire. Il a également fait part de la réalisation de puits pour les périmètres de mise en valeur accordés aux jeunes, de logements ruraux, de l’électrification rurale et de pistes, entre autres. Cependant, ce programme ambitieux a enregistré des retards en raison de la restructuration de la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz), a-t-il indiqué. « Dans le cadre du programme national de réalisation d’infrastructures de stockage des céréales, on a procédé à la pose de la première pierre du projet d’un silo d’une capacité de stockage d’un million de tonnes, implanté à Baghai, à proximité de la ligne ferroviaire », a souligné Mahiout.
L’industrie et le tourisme prospèrent
L’industrie, qui reste la priorité des pouvoirs publics, connaît également des développements significatifs. A ce propos, le même responsable a fait part de deux programmes importants : le premier concerne la réalisation de cinq zones d’activités dans le cadre du programme complémentaire et le second porte sur la création de dix zones d’activité dans le cadre du fonds commun des collectivités locales. Ceci sans omettre le programme de mise en place de mini-zones d’activité dédiées aux jeunes porteurs de projets, notamment à Baghai et Ain Touila. « Une fois concrétisées, ces unités constitueront un tissu où les industries de transformation pourront prospérer. Je lance un appel aux investisseurs pour qu’ils se lancent dans ce créneau, sachant que les autorités leur garantiront l’assiette foncière, la viabilisation, ainsi qu’un accompagnement adéquat », a-t-il indiqué. Un autre secteur méritant également une attention particulière est celui du tourisme, pour lequel la wilaya possède de nombreuses ressources. Dans ce contexte, le wali a déclaré : « La station thermale de Hammam Knif, unique en Algérie, voire en Afrique et en Méditerranée, ainsi que la station climatique de Chelia, perchée sur le second plus haut sommet de montagne à l’échelle nationale, ont fait l’objet du lancement des travaux de viabilisation et d’aménagement et n’attendent plus que des investisseurs. Idem pour la zone d’expansion touristique de HammaSalihine, offrant un panorama verdoyant, et le tapis de Babar. La promotion de ces richesses, notamment la labellisation, demeure une préoccupation majeure pour nous ». Le secteur de la jeunesse et des sports connaît également une dynamique appréciable au vu des projets concrétisés, notamment une trentaine de stades de proximité mis en service, dont certains sont situés dans des zones rurales éloignées. De plus, les maisons de jeunes ont été réhabilitées, et la construction d’une piscine semi-olympique a été lancée à Mahmel. Quant au stade Hamam Amar, qui accueille les compétitions du club phare de l’USM Khenchela (Union Sportive MadinetKhenchela, ndlr), il a été doté d’une nouvelle pelouse. A noter, enfin, la wilaya a bénéficié, en 2023, d’une enveloppe financière de 2,92 milliards de dinars du Fonds Commun de Garantie et de Solidarité des Collectivités Locales (FGSCCL) pour financer les Projets Communaux de Développement (PCD). Cette somme a été allouée à la réalisation de 380 opérations réparties dans les 21 communes de la wilaya. Selon Youcef Mahiout, la majorité de ces projets sont déjà en cours de réalisation.
K. Messaad
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