La non admission de l’Algérie au BRICS, lors du quinzième sommet de ce groupe, tenu à Johannesburg en Afrique du Sud il y’a deux mois, a désorienté tous les analystes, à tel point que ces derniers, en manque d’éléments, se sont laissés entraîner dans des conjectures bâties essentiellement sur des spéculations nourries par la presse. Échec, revers, désillusion, la presse internationale s’est donnée à fond pour expliquer, dans des articles orientés, ce qu’ils ont appelé la « tentative infructueuse » d’intégration au bloc économique, fondé pour faire face à l’hégémonie étasunienne. De nombreux titres de la presse, notamment espagnole, française et surtout marocaine, n’avaient pas hésité à parier sur un « inévitable » éloignement de l’Algérie vis-à-vis de la Chine et de la Russie particulièrement. « L’Algérie est-elle en train de décrocher de son allié historique russe ? », ce titre d’un article publié par le journal numérique espagnol, avant le sommet de Johannesburg, a été repris après par des médias marocains, qui se sont réjouis du fait que les Algériens déçus par le « rejet » dont ils avaient fait l’objet, vont prendre leurs distances vis-à-vis des Russes ! Se contentant de bruits de couloirs pour alimenter sa campagne anti-algérienne, la presse marocaine a même prévu une détérioration des relations entre Alger et Moscou. Mais que s’est-il réellement passé ? A l’opposé des attentes des cercles nourrissant une haine sans limites à l’Algérie, le ministère russe du Développement économique vient d’établir des statistiques, à propos du volume des échanges commerciaux entre les pays africains et la Russie, pour la période entre janvier et août 2023. Un bilan détaillé, qui place l’Algérie à la seconde place. Dans un article publié hier, samedi 30 septembre, par un quotidien russe et relayé par le site d’information générale « lapatrienews.dz », le ministère russe a indiqué que « les cinq premiers pays africains en termes de taille sont l’Egypte, puis l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye, notant que le volume des échanges commerciaux entre ces pays a augmenté de 43,5% au cours des huit premiers mois de l’année, atteignant 15,5 milliards de dollars ». « Selon les données fournies par le ministre russe du Développement économique, Maxim Rechetnikov, lors du Forum international économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF), les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie ont doublé durant les cinq premiers mois de l’année en cours par rapport à 2022 ». Le même média a souligné qu’en 2021, les échanges commerciaux avaient atteint trois milliards de dollars. « Notre estimation du potentiel d’exportations est un volume d’échanges de 9 milliards de dollars », a fait savoir Maxim Rechetnikov, repris par lapatrienews.dz, qui a indiqué que les estimations du Fonds Monétaire International (FMI) indiquent que la part totale de ces pays dans la production économique mondiale globale, en 2022, a atteint 1,8%. Bien avant la tenue du sommet des BRICS et lors de la visite de Tebboune à Moscou, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que « cette visite est fructueuse sur tous les plans, ce qui contribuera, indéniablement, au développement multidimensionnel de la coopération entre la Russie et l’Algérie, au mieux des intérêts des deux peuples et de leurs pays », au terme de la cérémonie de signature de la déclaration de partenariat stratégique approfondi entre l’Algérie et la Russie.
Mohamed Mebarki
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