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Projeté à l’Institut Français d’Algérie à Annaba : « La dernière reine », un film qui aurait pu être bien plus…

Les amateurs du 7ème art à Annaba ont pu découvrir, jeudi 28 septembre passé, le film de Adila Bendimerad et Damien Ounouri « la dernière reine », grâce à de deux projections successives à l’Institut Français d’Algérie (IFA) d’Annaba, en présence de l’un des acteurs du film, Fethi Nouri qui a répondu aux questions des spectateurs au terme des projections. L’IFA d’Annaba avait initialement programmé une unique projection, à 18H00, mais face au nombre important des réservations et à l’engouement des Bônois pour découvrir ce long métrage, une deuxième projection a été rajoutée pour 20H30. Thérèse Loken Gheziel, Ambassadrice de la Norvège en Algérie, a fait le déplacement spécialement pour assister à la projection, aux côtés de François Pugeaut, Consul général de France à Annaba et Constantine, ainsi que de son épouse. Rejoints par le directeur de l’IFA, Philippe Laleu, les invités et les spectateurs ont visionné et revu, pour certains, cette production Franco-Algéro-Taïwanaise, d’un budget de 2.500.000 euros, financée en grande partie par le ministère de la Culture algérien. En six semaines de box-office, depuis le 19 avril 2023, « la dernière reine » a enregistré près de 69.000 entrées dans les cinémas de France, tandis qu’il est toujours projeté dans les salles algériennes.

Contexte Historique

Le film reprend l’un des moments clé de l’histoire de la cité d’Alger. Au début du 16ème siècle, le Sultanat Zianide, établi sur le Maghreb central après la disparition du califat Almohade en 1236, reconnaît la suzeraineté espagnole, dans un contexte où les royaumes du Maghreb sont de plus en plus morcelés. Entre la chute du dernier du royaume musulman de Grenade en 1492, jadis nommé l’Andalousie et les luttes du Sultanat Hafside de Tunis à l’Est, la cité d’Alger était au centre d’une lutte sans merci, pour survivre aux assauts des Espagnols. Dans leurs détresses, plusieurs cités de l’Est, y compris Alger, se sont tournées vers des corsaires de la mer Egée pour repousser les canons des Galions Espagnols. C’est en 1516 qu’entrent en scène Arudj, Khayr Ad-Din et Ilyas, les frères « Barberousse », et leur flottille de galiotes corsaires. Nés de l’union d’un père Ottoman et d’une mère Grecque, les corsaires sont originaires de Mytilène, ville de l’île grecque de Lesbos, dans la mer Égée. Certaines sources historiques théorisent qu’ils étaient grecs, tandis que beaucoup soutiennent qu’ils étaient Ottomans. À partir de l’an 1500, la réputation des frères Barberousse n’était plus à faire. Depuis les îles de la mer Egée jusqu’au détroit de Gibraltar, ils régnaient en maîtres sur la Méditerranées, changeant de bases au gré des alliances politiques et des guerres à mener, offrant leurs services aux Ottomans et aux Sultanats Hafside et Zianide. Ce n’était qu’une question de temps avant que la ville d’Alger ne fasse appel aux services de ces corsaires, ce qui n’a pas tardé à prendre forme entre 1515 et 1516. Une fois les Espagnols boutés hors de Jijel et d’Alger, les frères Barberousse et leurs hommes prolongeront leur séjour à Alger. Un séjour qui deviendra permanent, après le meurtre l’Emir d’Alger Salim Al Toumi. Dans le chaos qui s’en est suivi, Baba Arudj prendra le contrôle d’Alger et sera proclamé Grand Sultan, jusqu’à sa mort, en 1518, à la bataille de Tlemcen. À partir de ce point, l’histoire se mêle au mythe, à savoir celui de Zaphira, l’épouse de l’Emir d’Alger Salim Al Toumi. Dans son « Histoire du royaume d’Alger », publiée en 1725, Jacques Philippe Laugier de Tassy, chancelier du consulat français à Alger entre 1717 et 1718, sera le premier à parler de l’existence de Zaphira, apportant assez de détails sur ce personnage, qui seront d’ailleurs repris dans le film de Bendimerad et Ounouri, notamment que la reine était illettrée. Par la suite, l’Historicité du personnage a été remise en question par l’Historien Britannique Joseph Morgan, dans le premier volume de « A Complete History of Algiers », parue en 1731.

La Dernière reine revit

Le fait est que dans le contexte historique et factuel des événements, l’absence ou la présence de Zaphira n’a aucun impact sur l’Histoire. Cette dernière ne s’inscrivant dans la postérité que les faits, à savoir les vainqueurs, les vaincus, le nombre de morts, et les dates. Il n’y pas de place pour la romance, l’amour et les rêves dans les livres d’Histoire, d’où la pertinence des mythes, de la littérature et des arts, afin d’introduire l’élément humain, qui fait défaut à l’Histoire à travers, en mettant des intentions, des rêves et des motivations humaines et parfois égoïstes à des personnages tombés dans l’oubli. C’est justement là, la motivation des réalisateurs, scénaristes, protagonistes et antagonistes du film de Bendimerad et Ounouri, qui incarnent respectivement Zaphira et Baba Arudj. Malgré toutes les lacunes du film, les acteurs ont su donner vie aux personnages, leur donnant des intentions, des motivations et une riche palette d’émotions, rarement vus dans le cinéma Algérien. D’une certaine manière, le cycle du Manichéisme qui caractérise le cinéma Algérien a été rompu par la dernière reine. Chaque personnage a des motivations compréhensibles, même si elles semblent discutables à notre époque. Zaphira est une jeune épouse, dominée par la passion et un désir ardent envers son époux, ne voulant vivre que le moment présent dans les bras de son bien-aimé. Elle ne respecte pas les us et coutumes d’une société patriarcale, qu’elle ne cesse de défier, notamment depuis la mort, dans de mystérieuses circonstances de son mari et prince d’Alger, Salim Al Toumi. Insoumise, rebelle et révoltée contre sa condition de reine sans trône, elle tentera tant bien que mal de protéger son fils, qui finira par se faire tuer. Face à la fatalité, elle préfèrera se couper la gorge sous les yeux de Baba Arudj, qui l’a épousé de force, plutôt que de finir dans la couche de l’homme qu’elle soupçonne d’avoir tué son mari et son fils. Quant au nouveau sultan d’Alger, c’est assurément un vaillant et puissant guerrier mais c’est surtout un homme fatigué et estropié, qui cherche le réconfort d’un foyer. Il voit dans la discorde, qui grouille dans les recoins sombres d’Alger, l’opportunité de s’y établir et d’y fonder une dynastie, pour lui et ses frères. Le corsaire le plus puissant de la Méditerranée désire la seule chose qu’il ne peut avoir, la femme d’un autre. Si l’accès au pouvoir d’Alger a été facile pour Baba Arudj, il y réside une femme qu’il ne peut séduire, pour rien que ce soit au monde, Zaphira. Sa passion pour elle relève plus du défi et de l’obsession que de l’amour. Au bout de son acharnement, il finit par obtenir un Sultanat qui s’étend d’Alger à Miliana et de Médéa à Ténès. Mais il n’aura jamais celle qu’il a tant convoitée et désirée. Elle préférera s’ôter la vie, sous les yeux de Baba Arudj, en le maudissant, en 1516. Deux ans plus tard, en 1518, Baba Arudj trouvera la mort lors de la bataille de Tlemcen. Dans le livre « Histoire du royaume d’Alger » par Jacques Philippe Laugier de Tassy, il est indiqué que Zaphira se suicide par empoisonnement. Aussi, plusieurs historiens estiment que Baba Arudj a tué le prince d’Alger Salim Al Toumi par strangulation. Dans leur adaptation, Bendimerad et Ounouri ont fait du meurtre de ce dernier un mystère.

La dernière reine, où les limites du cinéma Algérien actuel

Cela va sans dire, la dernière reine est un grand pas en avant pour le cinéma algérien, mais il est loin de rendre justice à l’histoire et au progrès technique du cinéma, alors que le budget de ce film est de 2.500.000 euros. D’abord, le film prend des libertés avec les motivations de personnages historiques, change quelques évènements et introduit des personnages fictifs, sans prendre la peine de le préciser, ce qui prête à confusion. Dès qu’il est question d’histoire, il est plus que nécessaire d’apporter ce genre de précisions. Même si les costumes et les apparats de l’époque correspondent plus ou moins aux différentes tribus, qui composaient la société de la cité d’Alger, l’appart de guerre et les armures de soldats sont loin d’être réalistes ou cohérents, notamment avec des côtes de mailles qui ressemblent plus à du tissu chromé. Par ailleurs, le long métrage a mis très peu de figurants dans les batailles, censées être épiques, là où les chorégraphies des rares scènes de combats semblent tout droit sorties de séries Libanaises et Syriennes des années 1990 et 2000. Il y a une scène qui reproduit littéralement un passage du film «300 », réalisée par Zack Snyder en 2006, et ce n’est pas un compliment. En effet, quand on reprend une époque et son contexte, il faut respecter la forme et le fond. Alors qu’on parle de corsaires qui se battent sur les mers, toutes les batailles contre les espagnols ont lieu sur la terre ferme. À savoir des campements militaires sur des plages. Ce qui est contradictoire avec l’art de la guerre du 16ème siècle. Quand on reproduit une scène de bataille d’époque, il faut prendre en considération les tactiques de l’époque. Dans le film, il n’y avait pas d’archers, pas d’arquebusiers, pas d’éclaireurs, il n’y avait qu’une poignée d’hommes, armés de sabre, combattant une autre poignée d’homme en gambisons, comme dans une bagarre de rue, sans la moindre stratégie. Alors que les batailles ont lieu sur les plages, les soldats d’Alger tirent aux canons dans la mêlée où leurs propres hommes combattent les Espagnols au corps à corps. À moins de cent mètres du rivage, les galions espagnols, à peine visibles, ne répliquent pas et ne sont pas attaqués par les galiotes de Barberousse, alors que le principe même de levée de blocus est de couler les navires ennemis. Pour une époque où les arquebuses étaient à la mode, aucune arquebuse n’était au rendez-vous, tout le long du film. Quelques pistolets ont été cependant utilisés, rarement.

Le tabou de l’esclavage retiré de l’Histoire et de l’histoire

Toujours dans le contexte de l’époque, le plus étonnant dans la dernière reine n’est pas ce qu’on y découvre, mais ce qu’on n’y trouve pas. Le 16ème siècle est au cœur de la traite des esclaves de Barbarie. Bon gré, mal gré, l’esclavage faisait partie du contexte historique de l’Afrique du Nord de l’époque. Bejaïa était déjà une plaque tournante de la traite des esclaves européens, depuis le 13ème siècle. Sur ce point, le film n’aborde d’aucune manière la question de l’esclavage à Alger. Pas un seul esclave n’est présent ou identifiable dans le film. Quant aux courtisanes ou les Harems, le film n’est pas honnête sur ce point non plus. Au début du film, les appartements de la reine sont bondés de femmes, qu’on prend pour des courtisanes ou des servantes, il s’avère par la suite qu’elles sont les épouses des doyens et membres du conseil du prince d’Alger. Dans le registre des choix non assumés, le film introduit le personnage fictif d’Astrid, interprété par l’actrice franco-finlandaise Nadia Tereszkiewicz. Une femme de l’équipage de Barberousse, sa maitresse et une esclave affranchie et convertie à l’Islam. En plus du fait qu’elle ne contribue en rien au récit, mis à part se faire tuer par Zaphira dans un accès de colère, le développement du personnage est creux. Dans le temps, il n’existait pas de femme d’équipage et les femmes étaient mal vues par les marins sur les bateaux, en raison des superstitions. De plus les toutes premières femmes pirates n’ont été recensées qu’au 18ème siècle aux caraïbes, les plus célèbres étant Anne Bonny et Mary Read. Pour clore le chapitre sur l’absence de l’esclavage dans la dernière reine, la majeure partie des concubines et des femmes de Harems des Sultanats musulmans étaient des européennes, kidnappées par des pirates et corsaires et vendues comme esclaves en Afrique du Nord et dans l’empire Ottoman. Le personnage d’Astrid aurait été plus intéressant si son histoire reflétait la question de la traite des esclaves européenne, ce qui n’a pas été le cas d’où un potentiel narratif et historique gaspillé.

Quand l’idéalisme prend le dessus sur le contexte historique

C’est une chose de prendre des libertés avec une histoire, mais c’en est une autre de prendre des libertés avec le contexte historique d’une époque. La cité d’Alger faisait partie du Sultanat Hafside et à aucun moment elle n’a été une « Republica » comme affirmé par l’un des conseillers du prince et en Italien de surplus. Le pouvoir en place, la loi et l’ordre étaient tels que les citoyens ne pouvaient prendre d’assaut les portes du palais pour venir pleurer sur le corps du défunt Émir. La société de l’époque était principalement patriarcale. Ce n’est pas une apologie du patriarcat, mais un fait historique. Une réalité dans laquelle la femme n’avait pas voix au chapitre, au savoir et encore moins à la liberté de défier l’autorité des hommes. Le film aborde cet aspect de la société d’Alger de manière timide mais objective, avant de rapidement tomber dans le contradictoire, voire l’absurde, dès la mort de Salim Al Toumi, avec une Zaphira qui défie l’autorité et qui défie le conseil des patriarches du palais, avec l’appui d’un peuple qui ne l’a rencontré que récemment.

Une pauvre recherche sur le parler et la gestuelle du 16ème siècle

Les événements du film ont eu lieu il y a 507 ans. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque. Des langues sont mortes et de nouvelles ont vu le jour. Une langue vivante est une langue qui évolue, qui change et qui mue. L’Arabe est une langue vivante, les dialectes et le jargon en sont des variantes, qui évoluent avec chaque génération qui voit le jour. L’un des autres points faibles, si ce n’est deux points en un seul, n’est autre que le langage. Le phrasé et le langage corporel. Même si le jeu des acteurs est sincère, ce n’est pas le cas de leur parler et du maniérisme qui accompagne la parole. Les personnages utilisent le parler Algérois, moins les mots en français, évidemment. Mais la gestuelle, propre au comportement, us et coutumes de la société algérienne contemporaine du film est la même que celle d’aujourd’hui. Cela est d’autant plus visible à la cour d’Alger, ou des notables parlent et se meuvent sans la moindre grâce ou protocole. Alors qu’ils ont grandi en Grèce et sous le règne Ottoman, les frères Barberousse parlent…le corse. Une langue propre, déclinée en plusieurs dialectes selon les microrégions. Ce qui n’est pas justifié dans le film et la question du parler Corse du 16ème siècle est évidemment sur la table. Questionné à ce sujet lors du débat, l’acteur FethiNouri a affirmé que le parler du film est le même que celui du 16ème siècle ! « Nous avons utilisé des chansons d’époque, du Chaâbi et des poèmes du 16ème siècle pour reproduire le phrasé des Habitants d’Alger » explique Nouri. Ceci dit, cela n’explique pas le fait que les lettres officielles étaient écrites en Algérois dans le film. De même, une chanson populaire n’est pas la mesure d’un langage parlé couramment, les gens d’aujourd’hui ne parlent pas le raï dans la vie de tous les jours.

C’est magique, ne cherchez pas à comprendre

Les facilités scénaristiques, ce n’est pas nouveau dans le cinéma, du moins dans le cinéma d’action. La dernière reine, paradoxalement, ne fait pas exception, avec des personnages qui se déplacent en défiant les lois du temps et de l’espace. Souvent, les personnages apparaissent au bon endroit au bon moment et tout à fait par hasard. Sans aucune construction ou mise en contexte, le fils de Zaphira se retrouve dans la forêt, près de la plage, à jouer. Il se fait kidnapper. Sa mère le cherche, en habits d’homme, comme si elle se cachait pour fuir. Baba Arudj apparaît de nulle part. Khayr Ad-Din trouve l’enfant comme par magie et le tue par accident et une petite mendiante est là par hasard et assiste à toute la scène. La même petite mendiante que le fils de Zaphira croise au début du film…Comme par hasard. Même situation avec Khayr Ad-Din, qui se téléporte dans le campement de Chegga et la tue, sans expliquer comment il a trouvé les lieux. Des facilités scénaristiques, mises en place pour dénouer une surcharge d’arcs narratifs, bâclés dans les vingt dernières minutes, d’un film de presque deux heures.

Un film vu de trop près

Sur le plan technique, la majorité des scènes ont été filmées en plans rapprochés ou en grand plans. Mis à part quelques extérieurs avec des plans d’ensemble, sur des plages ou des forêts, il n’y a pas eu un seul plan large de la cité d’Alger. De même dans les palais où les intérieurs, la majorité des plans sont très rapprochés, concentrés tout le temps sur les visages des personnages avec trop peu de détails sur les intérieurs et l’architecture des lieux. Les fois où il est question de plans d’ensemble, l’arrière-fond de l’image se retrouve flouté, pour cacher les détails des décors et des décorations murales. C’est une technique utilisée couramment dans le cinéma, notamment pour cacher des défauts ou des incohérences de décors. Même si la musique du film est magnifique par moments, on y retrouve aussi l’influence de musiques à des lieues de ce qui faisait dans l’Alger de l’époque. L’influence musical évoque la série Vikings de Michael Hirst et le film « 300 » (toujours lui) de Zack Snyder. Le rythme des chansons d’enfants sur les corsaires est le même que celui des chants de tavernes anglaises et coloniales des 17ème et 18ème siècles. Quand on y repense, le personnage de Baba Arudj ressemble dans son interprétation au Leonidas de « 300 », interprété par Gerard Butler. À croire que ce film est l’une des seules sources d’inspirations des réalisateurs.

La dernière reine, un film historique qui ignore l’Histoire

Ce sont là quelques défauts de la dernière reine. Le but de cette critique n’est pas de nuire au film, une des meilleures productions algériennes depuis des années. Un film réalisé avec le cœur et fait par des passionnés du 7ème art. La passion des personnages du film est presque tangible. Mais si l’on prend du recul, qu’on met de côté l’histoire de Zaphira et qu’on analyse le contexte historique de l’époque mise en images, le fond et la forme ne collent pas. L’un des objectifs d’un film qui traite de l’histoire est de reproduire l’atmosphère d’une époque, mettant l’accent sur ce qu’il y avait de bon et de mauvais de manière objective. Le but de l’histoire est d’apprendre des erreurs du passé, pour ne pas les reproduire. À force de trop vouloir enjoliver l’intrigue autour de Zaphira, « la dernière reine » a perdu toute cohérence et crédibilité factuelle, tombant dans la complaisance, pour n’être rien de plus qu’un film qui cherche à plaire à tout le monde, alors qu’il aurait pu être une honnête référence Historique.

 

Soufiane Sadouki

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