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Surcharge des classes et vétusté des écoles à Sétif : S’est-on précipité à peupler les nouveaux pôles ?

La maxime « gouverner, c’est prévoir » n’est pas le leitmotiv des responsables de la wilaya de Sétif au vu de la rentrée scolaire qui a été chaotique pour des centaines d’élèves et leurs parents. La surcharge des classes et le déficit en locaux en sont les causes. De tels problèmes perturbent grandement la scolarité des apprenants et les tâches des enseignants dans l’incapacité à travailler avec 48 élèves et plus. La situation met à rude épreuve les parents des quatre coins de la wilaya où les responsables du secteur n’ont pas pris les devants. Si le problème est très critique dans les deux nouvelles zones urbaines (Tinar et Abid Ali) du chef-lieu de wilaya, la situation n’est guère reluisante au collège Merabet Salah de Zraya (Ain-Lahdjar), à la nouvelle école primaire d’El Ouricia et à l’école Bouhanak d’El-Eulma, pour ne citer que ces établissements où toutes les conditions n’ont pas été  réunies pour une bonne entame de l’année scolaire. S’expliquant mal la manière de faire des responsables concernés n’ayant pas jugé utile de « planifier », de « prévoir » et de combler les innombrables carences à temps, des parents ne sachant plus où donner de la tête s’insurgent. Ne mâchant pas leurs mots, des mères et pères de familles des nouveaux pôles urbains de Sétif ne décolèrent pas : « Abritant plus de 10.000 familles, les sites de Bir-Ensaa et Tinar sont dépourvus du moindre équipement d’utilité publique. Le manque de places pédagogiques des trois paliers de l’enseignement est la partie émergée de l’iceberg. On a réglé l’épineux problème du logement pour de milliers de familles mais on n’a pas, en revanche, construit les infrastructures annexes. Une fois de plus, on a mis la charrue avant les bœufs. Pour le moindre pépin administratif ou sanitaire, nous sommes obligés d’aller en ville. En l’absence de moyens de transport pour les gens non véhiculés, la situation est intenable, la nuit notamment, pour une urgence médicale ». Et d’enchainer : « Nos enfants, particulièrement ceux de la troisième année moyenne, n’ont pas débuté l’année scolaire à la date fixée. Faute de places au sein de l’unique collège, nos gosses ont été dirigés vers une annexe en chantier. Les responsables de la direction de l’Éducation n’ont daigné leur fournir des chaises qu’en fin de semaine passée. Le manque d’enseignants est l’autre casse-tête chinois de nos petits gamins échaudés par mille et un désagréments. Nos gosses ne peuvent pas poursuivre normalement leurs études dans pareilles conditions. De tels dysfonctionnements incombent aux responsables concernés, lesquels ont oublié de prendre le terreau par les cornes. L’impunité a fait le reste ».

Les enseignants entre le marteau et l’enclume

Parlant sous le sceau de l’anonymat, des enseignants pointent du doigt les effets néfastes de la surcharge des classes. « Un enseignant ne peut pas travailler avec un groupe de quarante élèves et plus. Avec un tel effectif, les conditions ne sont pas réunies pour un bon rendement pédagogique. La surcharge qu’on ne devrait pas occulter engendre le bruit, l’anarchie et des conflits. La surcharge est l’autre cause de la déperdition scolaire », soulignent, non sans dépit, nos interlocuteurs coincés entre le marteau et l’enclume. Du côté d’Abid Ali, l’autre nouvelle zone d’habitation située au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, la situation indispose des élèves de la première année moyenne et leurs parents. L’« oubli » des responsables n’ayant pas mis les bouchées doubles pour fournir des places pédagogiques à de petits gamins fait que ces derniers se retrouvent obligés d’aller voir ailleurs. « Le manque de salles de cours au seul collège d’Abid Ali ne date pas d’hier. Les responsables n’ont pas fait l’effort nécessaire pour nous éviter de nouvelles tracasseries. Nos gamins sont les principales victimes des bureaucrates ne se souciant guère des malheurs des autres. Au lieu de faire son mea-culpa, la direction de l’Éducation, qui n’a pas tiré la sonnette d’alarme à temps, nous oblige dans un premier temps à scolariser nos enfants dans deux lointaines annexes. On nous propose par la suite de les inscrire dans quatre collèges du centre-ville. Cette solution de rechange pose problème car elle engendre des frais supplémentaires pour des familles vivant dans des conditions modestes. Ils ont attendu la dernière minute pour nous mettre devant le fait accompli », s’indignent des parents n’ayant mis le doigt que sur un volet, sachant que plusieurs autres dossiers restent en suspens depuis des années. La vétusté de certains établissements est « éludée ». Menaçant ruine, le célèbre collège Allem Mansour, situé à deux pas du siège de la wilaya, est l’exemple type de la décrépitude du patrimoine d’un secteur où la restauration du vieux bâti n’a jamais été une priorité.

A. Bendahmane 

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