Le wali de Bordj Bou Arreridj, Kamel Nouicer, a annoncé, dans un communiqué, que la wilayaserabientôt entièrement sécurisée en matière d’Alimentation en Eau Potable (AEP). Il a précisé que le lancement du projet de transfert d’eau depuis la wilaya de Sétif vers BordjBouArreridjviseà renforcer l’approvisionnement de toutes les localités de cette dernière, une stratégie mise en place en réponseà la pénurie qui sévit dans la région depuis plus de vingt ans. Cette stratégie, a-t-il expliqué, repose sur l’exploitation des ressources en eaux souterraines et la finalisation des chantiers en cours. A ce titre, la wilaya vient de bénéficier d’une enveloppe de 560 milliards de dinars, dont 480 milliards sont alloués au projet de transfert d’eau depuis Sétif et un avenant de 80 milliards qui a été notifié à la wilaya en début du mois d’octobre dans le cadre d’un programme supplémentaire de rattrapage pour l’année 2023. Ceci en plus d’une allocation de 90 milliards pour un programme d’urgence, comprenant la réalisation de six grands forages dans la partie nord de la wilaya, notamment à Sidi Idir (El Main), ainsi que le renforcement de l’approvisionnement en eau de la ville de Bordj Bou Arreridj à partir du forage de Tixter. Selon le même communiqué, le plan d’action du secteur des ressources en eau, lancé dès le début du mois d’octobre, comprend des opérations visant le raccordement, l’équipement et l’électrification des forages ainsi que des stations de pompage, représentant un investissement total de trente milliards. De plus, une attention particulière est portée au renforcement de l’alimentation de la partie ouest de la ville de Bordj Bou Arreridj, pour un montant de 3,5 milliards. En parallèle, la commune de Rass El Oued a bénéficié d’un projet majeur comprenant la construction d’une station de pompage ainsi qu’un réservoir d’eau, avec un investissement total de quarante milliards. Depuis plus de deux décennies, les pénuries d’eau rythment le quotidien de nombreux habitants de la capitale des Biban. Les opérations visant à résoudre ce problème ont souvent été bâclées. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les localités subissent une triple pression : une croissance démographique rapide, une expansion urbaine effrénée et une augmentation des besoins liée au développement économique. En outre, d’autres facteurs comme la pollution, une gestion inadéquate des ressources hydriques et les effets du changement climatique ont eu un impact négatif sur l’état des réseaux d’eau potable.
« Il faut rompre avec les approches cloisonnées »
Dans une déclaration exclusive à l’Est Républicain, le wali, Kamel Nouicer, a indiqué : « Le diagnostic de la situation des chantiers à l’arrêt relevant du secteur des ressources en eau a ouvert la voie à une nouvelle dynamique, caractérisée par une démarche novatrice, en rupture avec les approches traditionnelles cloisonnées ». Et d’ajouter : « Le caractère intrinsèquement local de l’action en cours visant à diversifier les ressources hydriques représente à présent un défi majeur pour les autorités de la wilaya. Il faut continuer à développer des solutions originales et collaborer étroitement pour adopter de nouvelles approches stratégiques intégrant la résilience et visant à assurer un approvisionnement en eau durable pour l’ensemble de la population, sans exception ». Le chef de l’exécutif a rappelé l’impact positif d’un approvisionnement en eau adéquat sur la croissance économique, la cohésion sociale et la santé publique, soulignant ainsi la priorité absolue de garantir que ce processus suive la demande croissante de la population. Il faut dire que la gestion de l’AEP dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj n’est pas une mince affaire au regard du retard considérable enregistré au cours de ces dernières années dans la réalisation de plusieurs projets. A ce propos, le wali souligne que le processus en cours est centré sur la réalisation de grands projets. Il met en avant les efforts considérables déployés au cours de l’année 2022, notamment grâce à des mesures audacieuses visant à relancer les projets hydriques qui avaient été laissés en suspens pendant de nombreuses années. Ces efforts ont déjà porté leurs fruits, se traduisant par la concrétisation de 29 forages profonds d’envergure, dont 19 ont été réalisés dans le cadre du programme de soutien au développement économique et social, couvrant plusieurs zones d’ombre. De plus, dix autres forages ont été menés grâce au fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales, au profit de sept communes rurales.
Ahmed Saber
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