Ali Aoun a promis, avant-hier jeudi, que la pression sur le marché de l’automobile en Algérie va baisser à partir de 2024. Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique répondait à une question écrite, envoyée par un député. Lors de cette séance plénière à l’APN, il a déclaré que l’Algérie a réservé 2,6 milliards de dollars à l’importation de véhicules, pour l’année 2023, et que 40% seulement de ce montant ont été réellement consommés. « Nous avons réservé une enveloppe de 2,6 milliards de dollars pour l’importation des véhicules en 2023. Nous avons utilisé 40% de cette somme », a-t-il fait savoir, suggérant ainsi que le « gros » reliquat de ce véritable budget va être dépensé dans le but d’atténuer une crise, qui répond paradoxalement à l’évolution positive de la situation financière du pays. S’expliquant devant les députés, il a indiqué que FIAT Algérie va importer 40.000 voitures d’ici la fin de l’année. « La marque Fiat a déjà importé 35.000 véhicules et va importer 40.000 autres d’ici la fin de l’année, et ce en plus de 10.000 véhicules de la marque JAC », a-t-il souligné. Des chiffres qui sont en dessous des besoins réels, exprimés par la demande locale ! Une réalité complexe, dont les causes ont tendances à se multiplier dans un marché envahi par les pratiques commerciales illégales. Certaines de ces pratiques ont été dénoncées, d’autres ne l’ont pas été, ou pas encore. Le circuit emprunté par l’argent est sous contrôle permanent de la part du ministère, appelé à gérer un dossier lourd. A ce stade du problème, beaucoup d’Algériens, notamment ceux concernés par l’acquisition d’un véhicule neuf, n’arrivent plus à suivre le fil conducteur, mais cela n’empêche pas certains de spéculer. En accordant un intérêt certain à la communication, Ali Aoun a toujours fait preuve d’un activisme visible, en s’appliquant à donner l’information. Cette fois encore, il a été fidèle à son habitude. « Des agréments ont été octroyés à 24 concessionnaires », a-t-il souligné, en faisant savoir qu’il y’a des concessionnaires, sans préciser leur nombre, qui ont abandonné en cours de route, entravant l’objectif du ministère, qui a prévu l’importation de 180.223 véhicules, de la voiture de tourisme aux engins agricoles, en passant par les motos et les poids lourds. « Il y a des concessionnaires qui ont demandé et obtenu l’autorisation d’importer, avant d’arrêter », a-t-il regretté, en estimant que l’entrée en production de l’usine FIAT Algérie, en décembre prochain, et le démarrage des activités des concessionnaires automobiles agréés, va faire baisser la pression exercée sur le marché. Mais quelle sera la tendance des prix ? Personne n’est aujourd’hui en mesure de répondre à cette question, car même le ministre a refusé de donner sa propre lecture. Ce qui prouve que le marché ne sera pas régulé de sitôt. Lors de toutes ses interventions, Aoun a toujours misé sur le long terme, avec le lancement d’une véritable industrie automobile intégrée, assurant une sous-traitance locale de qualité. Le chemin parait très long, dans un monde où l’industrie automobile est en train d’avancer à grande vitesse vers d’autres modes technologiques.
Mohamed M.
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