Les amateurs du 4e art ont apprécié les pièces « Le déluge » et « Nuit blanche », présentées, lundi-soir sur la scène de la Maison de jeunes Mohamedi-Youcef de Guelma, lors de la 3ème journée du 14ème festival culturel local du théâtre professionnel.
Cet événement qui se poursuivra jusqu’à mercredi a offert l’occasion au public guelmi de se délecter de la pièce “Le déluge” produite par l’association thâtrale “La flamme” de Boumerdès.
Mariant drame et comédie, l’œuvre de Rafik Belhadj, mise en scène par Abdelghani Chentouf, très “travaillée” aux plans de l’éclairage, de la scénographie et la performance des acteurs, porte un message subliminal mais que le public semble avoir reçu 5 sur 5.
Les faits ont pour décor une vieille demeure, plutôt cossue, que ses propriétaires, trois frères, souhaitent vendre jusqu’après le décès de leur père qui leur avait pourtant demandé de conserver la maison qui représente un patrimoine familial. Indifférents aux dernières volontés de leur géniteur, les trois fils rivalisent d’ingéniosité, chacun de son côté, pour attirer des clients prêts à acquérir le bien.
Cela finit, évidemment, par créer des conflits et beaucoup d’inimitié entre les trois héritiers.
Le message véhiculé par cette œuvre, parfaitement compris par l’assistance au regard des réactions observées et de l’interaction avec les comédiens, a trait, d’une part, à la nécessité de ne pas aller à contre-courant de la volonté des aïeux et, d’autre part, de préserver les héritages à la valeur incommensurable, allusion clairement faite à la patrie, à l’identité et à la mémoire nationale.
La soirée de la 3ème journée de cette manifestation qualificative au Festival national du théâtre professionnel, a également donné lieu à la représentation d’une pièce intitulée “Nuit Blanche”, produite par l’association “Tichradh” de Tizi Ouzou.
Le public a été conquis, là encore, par la performance des acteurs qui s’exprimaient tantôt en arabe, tantôt en tamazight, donnant un surcroît de charme à la pièce.
L’œuvre, adaptée par l’écrivain Mohamed-Lamine Kadi à partir d’une pièce du syrien Jalal Nasr-Eddine “Dik el mazabel “, ou (le coq des décharges publiques), mise en scène par Makhlouf Louchani, narre la déréliction d’un professeur d’histoire qui, ne supportant pas les nombreuses contradictions de son environnement social, choisit de vivre seul dans une décharge publique.
Un homme dont la vie d’ascète est, un jour, interrompue par l’arrivée d’un jeune homme psychologiquement effondré, abandonné par sa bien-aimée qui lui a préféré un homme bien plus âgé mais très riche.
Le jeune homme n’a qu’une idée en tête : mettre fin à ses jours.
Bien que les événements de la pièce se déroulent dans un environnement insalubre (une décharge publique), l’intrigue tient en haleine les spectateurs, subjugués par la force de persuasion de l’ermite qui, peu à peu, convainc le jeune désespéré de renoncer au suicide.
Se montrer courageux, savoir résister aux violentes “secousses” de la vie et accepter sa destinée, qu’elle soit claire ou obscure, est le message délivré par cette pièce qui arracha les applaudissements nourris du public.
Pour rappel, sept (7) pièces sont en compétition dans cette édition du festival dédié, cette année, à l’acteur de théâtre disparu Mohamed-Larbi Bahloul, décédé l’année dernière à l’âge de 52 ans.
L’œuvre qui remportera le 1er prix (le “Triki d’Or”) sera directement qualifiée au Festival national du théâtre professionnel, dans la capitale. Les pièces en lice sont produites par des coopératives et des associations culturelles des wilayas d’Annaba, de Jijel, de Bordj Bou Arreridj, de Boumerdes (deux pièces) et de Tizi Ouzou (deux pièces).
Un jury présidé par le célèbrecomédien Antar Hellal, et comprenant également, en tant que membres, Nabila Brahim-Zaïdi, Ali Djebara et Djamel Chadli, évaluera les œuvres, départagera les pièces concurrentes et décernera, pour la toute première fois, les “prix spécial du public”.
La manifestation sera clôturée mercredi avec la présentation de deux productions théâtrales, œuvres de l’Association culturelle “Numidia” de Bordj Bou Arreridj et de l’association culturelle “El Manara” (Le Phare) de Corso (Boumerdes). L’annonce de la pièce lauréate ponctuera la 4ème et dernière soirée du festival.
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