Le bureau de change : voilà un vieux serpent de mer du débat public sur la réforme bancaire, qui ressurgit au détour de chaque nouveau Projet de Loi de Finances (PLF). Celle de 2024 sera discutée dimanche prochain, en Conseil des ministres. L’occasion pour Laâziz Faid, premier argentier du pays, de donner quelques indications sur les grandes lignes, à l’occasion du débat sur la Déclaration de politique générale du Gouvernement à l’Assemblée Populaire Nationale (APN), où il a répondu aux questions des journalistes, à sa sortie de l’hémicycle. S’agissant de la très sensible question de l’ouverture des bureaux de change, pour endiguer le marché parallèle des devises, Faïd s’est fendu d’une réponse qui n’en est pas vraiment une. Selon lui, il existerait « un système » au niveau de la Banque d’Algérie, il sera mis en œuvre « dans les prochaines semaines ». Quel est ce système ? Mystère et boule de gomme. En fait, l’ambiguïté des propos du ministre dit juste que rien n’est tranché pour les autorités bancaires. On peut même parler de recul, car le 21 septembre passé, le Conseil monétaire bancaire avait adopté « un projet de règlement relatif aux conditions d’autorisation, de constitution, d’agrément et d’exercice des bureaux de change ». Selon le communiqué de la Banque d’Algérie, faisant état de l’information, l’objectif du texte est « de créer les conditions idoines à même de favoriser le déploiement d’un vaste réseau national des bureaux de change ». Outre le dossier des bureaux de change, qui est donc visiblement au point mort, le ministre des Finances a évoqué d’autres aspects du PLF 2024, indiquant que des « mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens figureront en bonne place », au même titre que d’autres mesures, en faveur notamment du financement des projets publics d’investissement. Interrogé aussi sur le montant considérable du budget de Loi de Finance Rectificative pour l’exercice 2023, Faïd a expliqué que « ce budget est le plus important dans l’histoire de l’Algérie et nous en sommes fiers, sachant qu’une grande partie est consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens tandis que une autre partie est dédiée au financement des projets d’investissement ». Concernant la date d’entrée en service des succursales de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) en Côte d’Ivoire et en France, le ministre a affirmé que cela interviendra « avant la fin de l’année en cours ». En somme, les propos du ministre, sont de vagues annonces sans calendrier et sont la preuve que le paradigme, alternatif au système en place, n’est pas encore à même d’apporter des réponses à toutes ces inévitables questions, qui font jour à chaque veille de débat sur la Loi de Finances.
H. Khellifi
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