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Pouvoir d’achat, marché et rentrée scolaire : Les députés chargent Benabderrahmane

Les débats autour de la Déclaration de  politique générale du gouvernement, entamés avant-hier mardi dans l’après-midi, se poursuivent toujours à l’Assemblée Populaire Nationale (APN), avec une multitude d’interventions des députés. Hier, au deuxième jour de l’examen du bilan de l’exécutif, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, a été sévèrement chargé sur la question du pouvoir d’achat, la non-maitrise du marché et les problèmes de la rentrée scolaire. « Les chiffres contenus dans ce document sont une évaluation de votre action pendant une année. Mais ce ne sont que des chiffres. Quel est l’intérêt de cette évaluation si celle-ci n’est pas liée à l’objectif visé et au degré de sa réalisation. Il est vrai que les efforts étaient importants et le travail accompli jusque-là aussi, mais il est souhaitable que tout cela ait un impact direct sur le citoyen », lance un élu du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), un des rares partis de l’opposition siégeant à l’APN. Selon lui, « les actions menées par le gouvernement n’ont pas réalisé toutes les objectifs voulus ». « Il reste un grand travail à faire. Ces chiffres ne sont pas ressentis par le citoyen sur le terrain. Je cite l’exemple de l’habitat, nous n’avons pas encore pu offrir aux citoyens le logement décent », ajoute-t-il. Le même député évoque aussi le pouvoir d’achat, et indique que ce dernier « s’est gravement effondré face à la hausse vertigineuse des prix ». « Le marché n’est pas maîtrisé. La crise s’est généralisée, passant du lait et de la semoule à d’autres produits, y compris les médicaments », lance-t-il. Pour sa part, un parlementaire du mouvement El Binaa revient sur la dernière rentrée scolaire, qui selon lui ne s’est pas déroulée dans les meilleures conditions.  Il cite « le phénomène de la surcharge des classes, la double vacation au niveau de nombre d’établissements scolaires, en sus d’autres établissements dans un état de délabrement ». Le député brandit, dans ce sens, des photos montrant des sanitaires « infréquentables ». Un autre député du même parti a mis le doigt sur certains secteurs, qu’il n’a pas nommé, qui selon lui n’ont pas été à la hauteur « en termes de vitesse d’exécution » des engagements du président de la République. Cela, « non pas par faute de volonté ou d’enveloppes financières allouées » regrette-t-il. Un autre intervenant plaide pour une politique sociale à « long terme » afin, dit-il, « d’éviter les problèmes récurrents liés à la spéculation et à l’instabilité des prix des produits de large consommation ». « Une inflation en lien direct avec le pouvoir d’achat et la cherté des prix des produits de large consommation et des légumes. Une cherté dont nous ignorons les motifs », souligne-t-il. Pour ce député, le ministère du Commerce « devrait intensifier les mécanismes de contrôle afin de maîtriser le marché et freiner l’anarchie qui y règne ». Concernant la lutte contre le chômage, un député a appelé à une politique à long terme, pour « avoir une vision plus claire sur la problématique de l’emploi et la politique sociale de manière générale ». Il est à signaler que les débats devraient se poursuivre jusqu’à dimanche prochain, avec l’intervention de 337 députés.

Samir Rabah

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