Depuis sa création en 1948, jamais au grand jamais Israël n’a subi autant de pertes humaines en un temps aussi court. L’offensive palestinienne, qui a démythifié l’invincibilité des forces armées israéliennes et leurs renseignements, a porté un coup fatal à des décennies d’efforts à renforcer les capacités technologiques et opérationnelles, d’un État considérée comme une base avancée d’un occident en nette perte d’influence, avec à sa tête les États-Unis d’Amérique. Les stratèges israéliens, leurs sponsors américains, ainsi que leurs soutiens à travers l’Europe, n’ont jamais imaginé que les Palestiniens puissent mettre en péril l’existence d’Israël, lors d’une opération militaire exécutée avec une haute précision et autant d’engagement. A Tel Aviv et à travers toutes les capitales acquises au projet sioniste, les politiciens et les puissants hommes de l’ombre, détenant les leviers de l’économie mondiale, étaient convaincus que le peuple palestinien et sa lutte pour un État indépendant avec Al Qods pour capitale, n’avaient plus aucune chance d’occuper les devants de la scène, dans un contexte de grandes divergences internes, pouvant mener à des affrontements fratricides. Pour certains gourous, entretenant le mythe de la « terre promise », c’en était fini avec la dimension patriotique et nationale. Désormais, la Palestine sera réduite à un problème de réfugiés, condamnés vivre selon la volonté de rabbins aux desseins criminels. 1.200 morts, près de 3.000 blessés et des centaines de prisonniers, cinq jours après le début de l’offensive! Les sionistes les plus radicaux ne l’auraient jamais admis, même dans le cadre d’une fiction. Et pourtant c’est ce qui arrivé. Ce n’est certainement pas l’aide militaire américaine et l’unanimisme pro-israélien de la quasi-totalité des médias occidentaux qui va changer quoi que ce soit au cours de l’histoire. A propos de médias, la chaîne de télévision française, C-News, connue pour sa proximité avec l’extrême-droite, a été submergée par un discours à sens unique, reconnaissant ouvertement à l’État sioniste le permis de tuer et se permettant de critiquer, dans une ambiance surréaliste, des pays souverains ayant affiché leur soutien à un peuple exproprié, réprimé et privés de ses droits les plus légitimes. « Attaques contre Israël : Iran, Algérie, Afrique du Sud… Ces pays qui ont refusé de condamner l’offensive du Hamas ». Ce titre d’un article, publié sur le site de la chaîne résume parfaitement l’ignominie des intervenants, à des débats où les avis contradictoires ne sont nullement admis. « Du côté de l’Algérie, le président de l’Assemblée Populaire Nationale, Ibrahim Boughali et quelques députés sont apparus avec des écharpes sur lesquelles était inscrit Jérusalem est à nous en soutien à la Palestine », semble regretter ce média embrigadé. Le fait que l’Algérie déclare qu’elle « suit avec une profonde inquiétude l’escalade des agressions sionistes barbares contre la bande de Ghaza, qui ont coûté la vie à des dizaines d’innocents, enfants du peuple palestinien, tombés en martyrs face à l’entêtement de l’occupation sioniste dans sa politique d’oppression et de persécution imposée au vaillant peuple palestinien », ne semble pas correspondre à la logique impérialiste, défendue avec acharnement par C-News. Même la Tunisie n’a pas échappé aux critiques, pour avoir exprimé un « soutien total et inconditionnel au peuple palestinien » et son président a été traité d’antisémite, parce qu’il a affirmé que la bande de Ghaza « est une terre palestinienne qui est sous occupation sioniste depuis des décennies, et que le peuple palestinien a le droit de récupérer toute la terre de Palestine ». L’Afrique du Sud a elle aussi suscité l’ « incompréhension » de cette chaîne, qui s’est alignée, sans aucun état d’âme, aux thèses suprémacistes, défendues par une secte expansionniste soutenue financièrement, matériellement et politiquement par les puissants lobbies, qui détiennent les leviers de l’économie mondiale. L’ANC, le parti au pouvoir, qui avait combattu sous la direction de Mandela l’apartheid, ce système de la honte, a affirmé que « les Sud-Africains se considèrent comme les compagnons d’armes des arabes palestiniens, dans leur lutte », estimant que « cette nouvelle conflagration est la conséquence d’une occupation et d’une colonisation illégales et continues de la Palestine ». Pour les Sud-Africains, « le déluge d’Aqsa » est « une décision attendue des Palestiniens qui répondent à la brutalité du régime d’apartheid et colonisateur d’Israël ». Le soutien inconditionnel au peuple palestinien par des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, Cuba ou la Malaisie ne passe pas, pour cette télé, qui traduit fidèlement l’allégeance aveugle des médias occidentaux, à une entité qui n’a pas hésité à mettre en pratique la politique nazie. Hallucinant spectacle !
Mohamed Mebarki
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