C’est une petite révolution tranquille qui vient d’avoir lieu au Rassemblement National Démocratique (RND), dont le secrétaire général, Tayeb Zitouni, a renoncé à son mandat de secrétaire général, hier samedi, au siège de Zeralda. C’est Mustapha Yahi, membre du bureau national, qui a assuré jusque-là l’intérim, qui dirigera désormais le RND en tant que nouveau secrétaire général. Outre la gestion organique, il aura à préparer les futures échéances, notamment la présidentielle de 2024, dans laquelle le parti, membre de l’actuelle coalition, est appelé à jouer un rôle. Tayeb Zitouni a été, pour rappel, élu le 28 mai 2020 à la tête du RND, succédant à Azzedine Mihoubi, qui avait assuré l’intérim après l’incarcération d’Ahmed Ouyahia. Avant de passer le témoin à son successeur, Tayeb Zitouni s’est fendu d’une déclaration, dans laquelle il règle ses comptes avec les anciennes directions du parti, tout en prenant la défense de ce dernier, victime selon lui de « tentatives de liquidation ». « Certains cadres du parti ont été à l’origine d’une grande corruption au sein des différents appareils de l’État, au moment où ils étaient en responsabilité », a-t-il déclaré, en se gardant cependant de citer des noms. Faisant le procès de l’ancien système, le désormais ex-chef du RND a souligné que « dans les années précédentes l’Algérie s’est embourbée dans des errements politiques et économiques qui ont fini par atteindre des cadres du RND qui étaient au-devant de la scène politique ». « Notre parti a été ensuite marginalisé, au point qu’il était dans l’impossibilité de mener une bataille électorale » renchérit-il, en se réjouissant de constater que sous sa direction, le parti a réalisé de bons résultats aux législatives, prouvant par là « son enracinement dans notre société ». En faisant ainsi l’éloge de son parti, Zitouni entend visiblement le quitter proprement et sans vagues, rompant ainsi avec la tradition des coups d’États, qui ont jalonné les passations de pouvoir au sein du parti. La question qui se pose est de savoir pourquoi Tayeb Zitouni a décidé de quitter le parti maintenant, alors que les choses ont l’air de se passer sans heurts ? Peut-être voudrait-il se consacrer pleinement à son ministère, qui se trouve actuellement en première ligne, avec des problèmes liés aux dysfonctionnements du marché, la hausse des prix et la pénurie de certains produits de première nécessité. Ou bien peut-être que les vraies raisons de cette démission surprise seront apportées dans les prochains mois.
H. Khellifi
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