Peiné et choqué par les crimes que subit le peuple palestinien, le président de Jil Jadid, Sofiane Djillali, veut renvoyer le prix de la démocratie que lui avait décerné l’association Project On Middle East Democracy (Pomed) en 2019. Dans une lettre adressée hier samedi à Arwa Shobaki, directrice générale de ladite association, le président de Jil Jadid a énuméré les raisons qui l’ont poussé à vouloir se désister de ce prix, accordé par cette Organisation Non Gouvernementale (ONG), à des personnalités politiques du monde entier. Il a par exemple relevé qu’au lieu d’appeler au calme, Il existe « une autorisation officielle et un encouragement générale en Occident pour qu’Israël massacre sans aucune retenue ni discrimination, une population enfermée dans une Ghaza, devenue, après avoir été une prison, un cimetière pour un peuple entier ». Pis encore, des États européens « n’ont pas trouvé mieux que de se rendre complices de la punition collective contre ces civils innocents en exigeant la suspension de toute aide humanitaire aux Palestiniens et soutenir le gouvernement israélien qui a ordonné de priver d’eau, de nourriture et d’électricité les 2,5 millions de Gazaouis ! » Ce qui constitue « une complicité directe avec des crimes contre l’humanité », dénonce l’homme politique algérien, qui désigne également du doigt « les médias occidentaux » qui « débitent sans arrêt une propagande sioniste et anti palestinienne des plus perfides », transformant « chacun d’eux en terroriste ». « Ils répercutent la désinformation, mentent par omission et propagent les mensonges, telle l’imaginaire décapitation des 40 bébés ! », écrit-il. Plus que cela, Djilalli rappelle une des professions de foi qui donnait à la POMED de la crédibilité : « L’Amérique manque de crédibilité en matière de démocratie, car elle tolère souvent le comportement autoritaire de régimes amis tout en appelant à la démocratie et à des changements de régime dans les gouvernements hostiles », note par exemple l’organisation sur son site internet, où elle mentionne également faire en sorte que « l’engagement par des moyens pacifiques, tels que le dialogue et la diplomatie, est le seul moyen légitime et efficace de promouvoir la démocratie dans la région ». Pourtant, lors du drame palestinien, « je n’ai malheureusement vu aucune réaction de votre organisation contre cet état de fait, aucun communiqué, aucune déclaration, qui mettraient votre organisation en adéquation avec ses principes énoncés », regrette-t-il. C’est entre autres pour cela qu’il demande à l’ONG de lui indiquer « les voies et moyens par lesquels je pourrais vous retourner le trophée dont je ne peux plus assumer la symbolique ». C’est la première fois qu’un leader politique du Sud se désiste ainsi d’un prix attribué par une organisation américaine. La rupture entre l’Occident et les pays du Sud global, anciennement appelés les non-alignés, ne cesse de se renforcer ces derniers temps.
Akli Ouali
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