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Députés, dépités..

L’absentéisme des membres de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) prend, au fil des années, l’allure d’un véritable phénomène politique absolument inacceptable. Au point où le citoyen et néanmoins électeur se demande légitimement à quoi bon voter ? Surtout si l’élu censé porter sa voix à l’Assemblée brille très souvent par son absence à l’hémicycle du Palais Zighoud Youcef. Un sentiment d’autant plus logique que le député est richement payé, pour répercuter et défendre les préoccupations des citoyens. Le fait n’est certes pas nouveau. Les membres de l’APN et du Sénat ont en effet cette fâcheuse habitude de sécher systématiquement les séances plénières qu’ils jugent de moindre importance. Ils adorent pourtant poser devant les caméras- parfois pour ne rien dire- histoire d’être vus par les citoyens de leurs localités et villes. Mais ils semblent avoir intériorisé la conduite à tenir, qui consiste à se pointer les premiers mois de la mandature, avant de déserter l’hémicycle, une fois découverts les vices et les délices de la vie algéroise. On aurait à la limite fermé les yeux si ces absences se limitaient aux fastidieuses séances des questions réponses du jeudi. Force est de constater, hélas, que nos honorables députés ne jugent même plus utile d’assister aux séances beaucoup plus importantes, comme celle de la présentation de la Déclaration de politique générale, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahamane. La goutte qui a fait déborder le vase du président de l’APN, Brahim Boughali, qui n’a pas hésité à pointer le phénomène de l’absentéisme des députés, lors de sa prise de parole, à la fin de la séance d’examen de la Déclaration de politique générale. Devant un hémicycle clairsemé, Brahim Boughali a regretté, du haut de son perchoir, que de nombreux députés ne soient pas présents. Pis encore, il a révélé que le Président de la République lui-même n’apprécie pas que les « élus du peuple » zappent les plénières de l’APN. Il n’en fallait pas plus pour secouer le cocotier et provoquer une secousse chez les députés, via la rencontre d’urgence des chefs de groupes parlementaires, pour examiner la conduite à tenir face à cette grave accusation qui, il est vrai, les met dans une très mauvaise posture, à la fois vis à vis de leurs électeurs et du président de la République. Nos députés, apparemment dépités, attendent ainsi avec impatience le retour du président de l’APN, Brahim Boughali, de sa visite familiale dans sa Ghardaïa natale, pour s’expliquer avec lui. Mais que peuvent-ils bien lui reprocher ? puisqu’il ne fait que transmettre un message de déception du président Tebboune ? La meilleure des choses à faire pour les élus de l’APN est d’honorer le reste de leur mandat, en essayant autant que faire se peut d’être utile à leurs électeurs et à leur pays. Discuter la politique du gouvernement est en effet loin d’être un banal exercice dont on peut se passer allègrement. Il y va du sens des responsabilités et du respect d’un mandat offert par le peuple.

Par Imane B.  

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