« Guerre Israël-Hamas ». Une formule lapidaire et réductrice, élaboré intentionnellement dans le but d’insérer ce qui se passe à Ghaza dans un schéma de guerre déclarée par un État à un mouvement considéré comme terroriste, que la totalité des médias occidentaux emploient aujourd’hui, en contradiction flagrante avec une réalité qu’ils connaissent pourtant bien. Télévisions, presse écrite, sites d’information, tout le monde donne l’impression de s’être passé le mot ou d’avoir reçu les instructions d’un seul et même rédacteur en chef. Lamentable manifestation d’un système médiatique capitaliste, qui a toujours prétendu défendre les valeurs libérales basées sur la liberté d’expression. La volonté de nier le droit de résistance aux Palestiniens, en imprimant une couverture islamiste à la lutte d’un peuple, qui n’a connu de la vie que l’occupation et l’exil, est outrageusement préméditée. On veut effacer le nom de la Palestine par tous les moyens ! Cette méthode concertée, qui consiste à mettre au devant de la scène une faction palestinienne, vise à manipuler l’opinion publique internationale et particulièrement la partie la moins informée, sur un conflit vieux de 75 ans. La démarche est appliquée à la lettre par les médias les plus en vue et par le reste de ceux qui constituent la base d’un mécanisme, qui ne veut pas se laisser déborder par des réseaux sociaux qui ne sont que partiellement contrôlables. Cette attitude négationniste, héritée de l’expérience nazie, est démontrée de manière continue depuis le 7 octobre, par l’élimination systématique de toutes les voix suspectées d’apporter la contradiction. Mais qu’en sera-t-il demain si Israël décide de réoccuper la bande de Ghaza ? Déjà, plus de 500.000 soldats israéliens, entre réservistes et militaires de carrière, sont massés au nord ce territoire. Les spéculations dans les médias occidentaux à ce sujet ne sont nullement différents des prévisions que l’on entend habituellement lorsqu’il s’agit de matchs de foot. L’invasion probable de Ghaza est traitée sans aucun état d’âme. Rien n’est au dessus du discours guerrier. Seul Israël compte pour des journalistes et des analystes sans foi ni loi, pour qui les souffrances d’une population civile palestinienne sont un simple « détail » et rien de plus.
M. M.
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