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Caisses de l’assurance maladie de Skikda et Mila : Bureaucratie et entraves aux remboursements…

La Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS) de Skikda et celle de Mila sont les seules à travers le pays qui exigent toujours une feuille de maladie pour le remboursement des frais de médicaments dans les officines de pharmacie. Ce document est indispensable pour bénéficier des prestations de ladite caisse dans ces deux wilayas. Une fonctionnaire travaillant à l’agence de la CNAS à Azzaba, contactée par nos soins, nous a informé sous couvert d’anonymat : « En réalité, une note de service a été émise pour annuler l’obligation de fournir une feuille de maladie en plus de l’ordonnance, mais malheureusement, cette information n’a pas été transmise aux officines pharmaceutiques ». Et d’ajouter : « De mon côté, je valide les ordonnances que nous recevons en l’absence d’une feuille de maladie. Cependant, dans ce cas, l’assuré perd son droit au remboursement de la consultation ». Selon M. I., un vendeur en pharmacie, cette feuille est toujours exigée pour les assurés sociaux détenteurs de la carte Chifa et affiliés à CNAS de Skikda et Mila, bien que dans d’autres wilayas, les assurés puissent faire valoir leurs droits aux prestations de la sécurité sociale en présentant seulement l’ordonnance et la carte Chifa. Notre interlocuteur a précisé que la mesure de sa suppression, qui avait été accueillie avec soulagement par les assurés et les ayants droits affiliés à la CNAS à l’époque, est appliquée depuis 2012, sauf à Skikda et Mila. Et d’expliquer qu’avant 2012, des pratiques illicites étaient relevées, comme le fait que cette feuille, introuvable dans certains centres payeurs, était vendue entre cinq et dix dinars dans certains endroits tels que les librairies et les buralistes. Par ailleurs, certains pharmaciens donnaient aux patients des feuilles de maladie avec leur griffe afin de les contraindre à revenir acheter leurs médicaments, a ajouté notre interlocuteur. Celui-ci a souligné que la suspension de l’utilisation de ce document visait à mettre un terme à ces pratiques abusives et à réduire les dépenses liées à l’impression de ces feuilles, et qu’elle s’inscrit dans le cadre des réformes du secteur de la santé, ainsi que dans la généralisation de l’utilisation de la carte Chifa et des conventions entre la CNAS et les établissements de santé. « La carte Chifa contient toutes les informations sur l’assuré et ses ayants droit. Elle sert principalement à permettre le remboursement sans nécessiter une demande explicite ni la présentation d’une feuille de maladie », a-t-il précisé. Dans ce contexte, il est prévu que le dispositif de conventionnement du médecin traitant sera prochainement étendu par la CNAS. Cette procédure, qui n’avait concerné que les médecins dans une première étape, sera généralisée pour englober d’autres établissements de santé. Les démarches visant à étendre ce dispositif à l’ensemble des officines pharmaceutiques, des laboratoires d’analyses médicales et des cliniques privées ont débuté il y a quelques jours. Grâce à ces conventions, les assurés sociaux pourront, en présentant simplement leur carte Chifa et une ordonnance pour des analyses, profiter des avantages du système de tiers payant pour toutes les consultations et analyses qui leur sont prescrites, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs ayants droit. Les consultations et les analyses seront effectuées dans ces établissements sans que les patients aient à avancer les frais. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts visant à améliorer la prise en charge des citoyens en matière de soins de santé.

Imed Moues

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