« Je voulais être ici aujourd’hui pour une raison simple : que tout le monde sache que les États-Unis se tiennent aux côtés d’Israël ». Hier mercredi, à son arrivée à Tel Aviv, le président américain a affiché son soutien à la politique génocidaire mise en œuvre, sans le moindre état d’âme, par une entité sioniste dont l’impunité constitue aujourd’hui un défi à l’ensemble des peuples de la terre. Le 46ème président des États-Unis aura franchi toutes les frontières de l’arrogance criminelle et outrepassé le cadre conventionnel que les chefs d’État sont tenus de respecter en toutes circonstances. « J’ai été profondément attristé et choqué par l’explosion dans l’hôpital de Ghaza. Sur la base de ce que j’ai vu, il apparait que cela a été mené par la partie adverse, pas par vous », a déclaré Joe Biden, en s’adressant aux responsables du régime suprémaciste sioniste. Des propos qui illustrent, avec la précision d’une horloge atomique, la pensée profonde du président de la première puissance du monde, au lendemain d’un horrible carnage, dont les images insoutenables auraient dû l’inciter à plus de mesure. Une attitude qui interpelle tous les peuples opprimés de la terre. C’est à se demander qui est au service de l’autre ? L’entité sioniste est-elle effectivement l’instrument qu’utilisent les USA dans leur quête de la suprématie totale ? Ou est-ce Washington qui exprime la volonté de Tel Aviv ? L’empressement avec lequel Biden a voulu innocenter les sionistes et en même temps accuser une des factions de la résistance palestinienne laisse perplexe. Possède-t-il des preuves indiscutables sur la responsabilité du Djihad islamique ? Où sont ces données disculpant Israël ? Seront-elles de la même veine que les preuves concoctées sur l’existence d’armes de destruction massive en Irak, quelques mois avant l’invasion de ce pays ? Si réellement, son pays est en mesure de contrôler le monde, via son bras technologique qu’est la NASA, qu’il le mette à la disposition de l’opinion publique internationale. Les normalisateurs et ceux qui sont tentés par la normalisation, mais qui attendent encore le moment propice pour l’annoncer seront rassurés ! C’est une occasion historique pour ces puissances occidentales, qui se sont emparées frauduleusement de cette notion de « monde libre », en opposition à des milliards d’êtres humains considérés comme une « quantité négligeable », vivant en marge d’une civilisation matérielle insolente et conquérante. « Nous devons aussi garder en tête que le Hamas ne représente pas tout le peuple palestinien et ne leur a apporté que souffrance », a avancé Joe Biden. Oui, Hamas ne représente pas tout le peuple palestinien. Mais ce que le président américain a omis de préciser, c’est que la question de représentativité ne peut être observée qu’au sein d’un État indépendant et souverain. Dans une Palestine libre, Hamas aurait été considéré comme un mouvement politique ordinaire, dans une société plurielle, avec son entourage et avec elle-même. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui, où la majorité du peuple palestinien se reconnait dans la lutte, menée par ses combattants au-delà des considérations religieuses. Il s’agit d’un droit à l’existence que refusent d’admettre l’entité sioniste, les États-Unis et les gouvernements gravitant dans leur orbite. Avec ses déclarations, Joe Biden aura mis dans l’embarras extrême les régimes arabes sous-traitants et inauguré un nouveau chapitre d’une étape historique, qui s’annonce trouble et porteuse de graves menaces pour la stabilité régionale et même au-delà. Sa démonstration à l’aéroport de Tel Aviv risque d’embraser un Moyen-Orient accumulant toutes les contradictions du monde, où tous les motifs d’une déflagration sont réunis.
Mohamed Mebarki
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